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438                   LA REVUE LYONNAISE
la vérité. Le Brahme appelé à déposer les touche, mais ne les
avale pas; il se croit dispensé par l'impureté du lieu de prêter un
serment complet. J'ai dit, dans le chapitre précédent, quelques mots
des quatre conditions de Bramatchari, Grihastha, Vanaprasta et
Sannyasi. Ces quatre conditions existent encore, et le Brahme dévot
peut les parcourir toutes; le temps a seulement fait fléchir la ri-
gueur des vieilles règles. L'ascète, par exemple, au lieu de se reti-
rer dans les forêts, se retire simplement dans sa maison, en aban -
donnant à sa famille le soin des affaires mondaines. La forme et la
contexture du cordon brahmanique changent suivant les conditions.
Celui du Brahmatchari se compose de trois fils noués ensemble ;
celui du Vanaprastha est semblable. Le Sannyasi porte trois fils
réunis et un autre fil séparé.
    Les enfants brahmes ont la tête rigoureusement rasée, à l'ex-
ception d'un petit toupet au sommet du crâne. Les adultes doivent
garder ce même toupet, les sourcils, les cils, le poil des bras et du
 dos et se raser le reste. Les endroits du corps qu'on laisse velus
 correspondent, paraît-il, aux cinq éléments des Indiens : la terre,
 l'eau, le feu, l'air et le vent.
    Depuis la conception d'un enfant jusqu'à l'investiture du cordon
 sacré, sept cérémonies sont célébrées chez les Brahmes.
    1° Au moment où, les auspices s'étant montrés favorables, le mari
 s'approche pour la première fois de sa jeune épouse, on allume le
 feu sacré, on prie les Dieux de bénir l'acte qui va s'accomplir et
 d'en faire résulter la naissance d'un bon fils.
    2° Le quatrième mois de la conception, on allume également le
 feu sacré, on y répand du beurre clarifié ; on écrase du riz et des
 fruits ; on verse le jus de ce mélange dans le nez de la femme et
  on récite sur elle des prières secrètes, le tout pour qu'elle mette
  au monde un enfant mâle.
     3° Le sixième mois, on célèbre, toujours en présence du feu
  sacré, une cérémonie pour obtenir que l'accouchement soit heu-
  reux.
    4° Dès la naissance, le père, qui est souillé, se baigne et fait des
  présents de riz à des Brahmes vertueux qui lui accordent en
  échange leur bénédiction. On tire l'horoscope de l'enfant, et, le
  onzième jour, un bain général est pris par la famille.