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L'AVEUGLE 341 respectueux... » La soirée, comme d'usage, se termina au milieu des plus vives effusions de la camaraderie militaire. Le lendemain, après dîner, nous étions réunis à notre café habi- tuel, lorsque Saint-Gérand, que je n'avais pas vu depuis trois jours, entra dans la grande salle et se dirigea vers moi d'un air résolu. Qu'y avait-il donc? Sa figure était pâle, son œil brillant, sa main droite agitéed'un tremblement nerveux : « Capitaine Valette j'ai un mot à vous dire.— Je suis à vous, mon cher Saint-Gérand.— Inutile de quitter la salle, je suis bien aise que ces messieurs nous enten- dent. Capitaine Valette, vous avez cru devoir donner un certificat d'honnêteté à Mm0 Saint-Gérand. Est ce que par hasard le besoin s'en faisait sentir, et vous avais-je chargé de protéger sa réputa- tion ? — Mais, mon cher Saint-Gérand, êtes-vous fou ? et qui a pu vous dire ?... — Qui a pu me dire ?... Vous avez fait entendre que ma femme avait droit au respect. — Eh bien ? — Eh bien ! j'espère qu'une autre fois vous vous mêlerez exclusivement de ce qui vous regarde ; nous n'avons que faire de vos attestations : tenez-vous-le pour dit... » GALLICUS. (A suivre.)