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100 LA REVUE LYONNAISE tresse d'agir comme il lui plairait, et elle atteudit patiemment l'issue de la suprême tentative de M. Lefort en faveur de Feraand Chauret. Ce ne fut pas long. Séverine, malgré toutes les précautions ora- toires auxquelles son père jugea à propos d'avoir recours, ne lui accorda qu'une oreille distraite et indifFereute. Quand il eut fini, le banquier adjura sa fille de ne point lui répondre immédiatement, mais de prendre quinze jours pour bien réfléchir. Séverine se prêta de bonne grâce à ce désir, mais sa physionomie disait assez que prononcée immédiatement ou plus tard, sa décision serait la même. Les réunions chez Clotilde avaient cessé. Elle avait fait entendre à Maurice qu'au point où en étaient les choses il devait s'abstenir de voir MUe Lefort. Le comte avait obéi tout en trouvant cette loi bien dure, et il ne venait plus chez son amie que de loin en loin et quand il savait la trouver seule. Autant il avait hésité d'abord à laisser faire les premières dé-, marches, autant il était maintenant posssédé du désir de connaître où en étaient ses affaires. Il suppliait M™ Evrard de lui appren- dre ce qu'elle savait, aimant mieux mille fois, disait-il, la vérité, quelque pénible qu'elle pût être, que l'état d'incertitude et de doute où il se trouvait. Clotilde se bornait à lui rappeler avec sangfroid qu'il avait promis de s'en rapporter à elle seule et que pour le moment elle n'avait rien à lui dire. DE LAPLANE. (A suivre.)