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VICTOR HUGO 13 phraséologie imagée, luxuriante, ambitieuse à l'excès et plus sonore que solide. La gloire immaculée de Paris qui pour lui est l'œil ou le cerveau du monde, le respect absolu de la liberté ou de la vie humaine, la justice envers les opprimés, l'amnistie même pour les plus coupables, la doctrine du progrès indéfini, l'ère de la paix uni- verselle, l'établissement officiel des Etats-Unis d'Europe : tel est le thème fondamental sur lequel il a brodé d'innombrables variantes. VI En outre de tant d'autres preuves que nous en avons données, veut-on avoir une idée du rajeunissement de la gloire d'Hugo et delà recrudescence d'enthousiasme dont il est l'objet dans le monde des lettrés ou des artistes ? A la fin d'avril 1880, on annonçait qu'un peintre, M. Lecomte de Nouy, venait d'exécuter un tableau allégorique à trois pans, d'une surface de 13 mètres de long sur 6 de large et consacré à la glorification du poète. Sur le panneau de gauche, il apparaissait, jeune et grand", entouré par une muse, une péri et une fée, tandis que voltigeaient au-dessus de sa tête, les Feuilles d'automne, les Rayons et les Ombres et les Chants du crépuscule personnifiés, et ayant à ses pieds les Orientales, que représentait un sultan avec ses odalisques et ses esclaves. Sur le panneau de droite, on le voyait exilé, dominant un rocher que battaient les vagues, jouant de la lyre et méditantles Travailleurs de la mer ou les Châtiments. Au centime, il semblait entraîné à travers les airs par la Muse légère, la Muse dramatique et la Muse lyrique vers un palais de marbre où trônait Homère, escorté de ses deux filles immortelles : l'Iliade et l'Odyssée. Au-dessous, il y avait cinq places d'honneur : quatre pour Virgile, Dante, Shakspeare et Gôthe et une cinquième "vide, pour le triompha- teur, dont l'histoire inscrivait le nom sur ses tablettes d'or. Derrière lui, se montraient Eviradnus, Roland, le roi de Galice, ces person- nages de la Légende des siècles ; plus bas, les pauvres gens, le condamné à mort, la femme du marin et ses sept enfants, Jean Valjean tenant Fantine entre ses bras, la petite Cosette. En somme,