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                        BENOIT P O N G E T                      893




                      LA MAISON MISTRAL


   Personne n'a passé sur la place des Carmes sans remarquer
qu'à l'angle nord-ouest du massif, il existe, enchâssée dans l'ar-
chitecture de Giniez, une maison en pierre de Villebois, d'un
style fort différent et moins ornementé. Cette maison, qui appar-
tient à M. Mistral, était bâtie depuis peu de temps lorsqu'on exé-
cuta les transformations du massif.
   On recula devant la dépense de l'expropriation de l'immeuble,
et la nécessité d'abandonner, sans l'utiliser, une façade battant
neuve. Cette dernière pensée était assez lyonnaise. Le massif est
donc resté de ce côté sans symétrie.
   Mais le pire était que, pour la transformation du quartier, on
avait changé les alignements. La maison Mistral était en biais
sur le nouvel édifice, et par dessus le marché, en arrière de l'ali-
gnement .
   On prit un moyen terme. Les 6-24 mars 1857, la ville passa
un traité avec M. Mistral, par lequel celui-ci s'engageait à dé-
molir sa maison, et à la rebâtira l'alignement. En retour, la ville
se chargeait de payer les indemnités aux locataires, et s'engageait
à céder gratuitement la parcelle à prendre sur la place delà Bou-
cherie des Terreaux pour satisfaire au nouveau tracé.
   Le 18 janvier 1857, arrêté préfectoral approuvant les nouveaux
alignements du massif des Terreaux, et le 27 juin suivant, ju-
 gement d'expropriation pour l'éviction des locataires de la maison
 Mistral.




  La maison Mistral occupe une surface de 253 mètres 60 A .
  Elle a pris sur la voie publique une superficie de 65 mètres,
cédés gratuitement pour frais de démolition et de reconstruction.
  Les indemnités locatives payées par la ville se sont élevées à
48 250 francs.