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                     LE M É D A I L L I E R   DE LA V I L L E                      385

    Tout ce qu'il m'a été possible de savoir sur le médaillier de
 l'hôtel de ville, je l'ai recueilli dans la Notice sur les inscrip-
 tions antiques du Musée de Lyon, publiée en 1816 par M. Ar-
 taud. On y lit ce qui suit :

     « Le médaillier de la ville fut dilapidé en 1793. Quelques per-
  sonnes assurent que l'on transforma en lingots ses médailles d'or et
 celles d'argent de bon aloi et qu'elles furent ainsi enlevées et rem-
 placées par une somme évaluée au même poids. Toutefois, il reste
 encore bon nombre de médailles de bas argent et la collection est
 digne d'être examinée avec attention.
    « Une paraît pas que les médailles de bronze aient exercé la cupi-
 ditédesrévolutionnaires. Elles sont,en général, d'une belle conser-
 vation et la suite en est a peu près-complète. On en compte beaucoup
 de grecques parmi lesquelles il en est plusieurs d'assez rares.
    « A l'époque de la fondation du Musée de Lyon, lorsque les
médailles et les bronzes de la ville m'ont été remis pour être ajou-
tés à ceux du cabinet de M. de Migieu, acheté par M. le comte de
Sathonay, le nombre des médailles s'élevait à 8,382, comme il l'est
constaté par un inventaire signé, Camminet, Régny1, Delandine2
et Artaud 3 .
    « Depuis, j'ai augmenté cette collection de 978 médailles de diffé -
rents modules, parmi lesquelles on en distingue 100 au revers de
l'autel d'Auguste, que j'ai recueillies pour un ouvrage relatif à ce
célèbre monument. Quelques autres dons particuliers ont encore
ajouté à cette collection. Feu M. le docteur Gillibert4 m'a remis en -

vol, et fera sur le vol des livres les perquisitions qu'il jugera convenables. » Mais
rien dans les registres de la commune n'indique quelle fut l'importance de ces deux
vols, ni quelle suite on donna à l'instruction commencée contre leurs auteurs.
   1 Régny (Jean-Aimé-Ange), ancien président du tribunal de commerce et tréso-
rier de la ville, membre de l'Académie de Lyon; né le 15 septembre 1772, mort à
Véronne, le 19 mai 1835, auteur de plusieurs Notices lues à l'Académie.
  2 Delandine (Antoine-François), ancien avocat, bibliothécaire de la ville de Lyon,
membre de l'Académie, né le 6 mars 1756, mort le 5 mai 1820.
   3
     Artaud (Joseph-François), ancien directeur du Musée et de l'École des beaux-arts
de Lyon, membre de l'Académie de cette ville à laquelle il a légué sa bibliothèque
et ses manuscrits, né à Avignon en 1767, mort à Orange le 17 mai 1838.
  • Gillibert (Jean-Emmanuel), célèbre médecin et naturaliste, professeur de botani'.
   *
que au jardin des plantes, de l'Académie de Lyon, auteur de divers ouvrages, né Je
21 juin 1741, mort le 2 septembre 1814.
      NOVKMBBE 1881.— T. IL                                              25