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              D'UN CURÉ D'ESSERT'INES-EN-DONZY               319

au contraire, mais si l'on suit le projet de leur curé, ils sont
ruinés par la dépense dans laquelle il les jette.
   La paroisse des suppliants est si peu considérable et si
pauvre qu'ils ne payent pas sept cents livres de grande taille
et qu'il n'y a pas cinq domaines qui aient des bœufs. Leur
terrain est extrêmement mauvais.
   Comme vous voyez, Monseigneur, la paroisse des sup-
pliants est dans un état très misérable, cependant si Ton
suit le projet concerté, ce sera une dépense d'au moins
mille écus, dépense d'autant plus forte qu'elle est inutile. Il
y a autre chose, c'est que pour augmenter l'église, on se
propose de prendre le terrain du cimetière, ce qui les jette-
rait encore dans une autre dépense pour se procurer un
autre cimetière.
   Ce projet a été concerté par leur curé, sans prévenir per-
sonne, sans faire faire aucune assemblée, et s'il s'est procuré
quelque signature, c'est en les allant quêter de maison en
maison, sans leur dire le vrai projet. Heureusement pour
les suppliants ils en ont été informés et plus heureusement
encore vous pouvez, Monseigneur, réprimer les abus.
   En suivant le projet du sieur archiprêtre la dépense sera
peu considérable et encore la fabrique a des fonds pour
ainsi dire pour y faire face. Comme cette fabrique a des
rentes pour son entretien, il serait beaucoup plus naturel
de prendre pour les réparations de l'église un argent dont
elle n'a pas besoin que de surcharger un peuple qui ne peut
payer des impôts et se procurer du pain.
   Dans ces circonstances les suppliants ont recours à Votre
Grandeur, ils espèrent que vous leur prêterez une main
favorable et pour cet effet ils requièrent :
   Qu'il vous plaise, Monseigneur, ordonner qu'il sera
sursis à l'exécution de toute ordonnance qui vous aurait été