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266 BIBLIOGRAPHIE un manuscrit d'Homère qu'un ami avait eu la bonne for- tune de pouvoir lui procurer. L'exemple était donné et dès lors commence pour les arts cette période d'incubation que j'appellerais volontiers la Pré-Renaissance, durant laquelle se préparent en silence les merveilleuses éclosions du règne de Léon X. Aussi toute la gloire lyrique du grand poète du xive siècle est-elle peu de chose en comparaison de l'immense service qu'il rendit à l'esprit humain en le ramenant aux saines traditions de l'antiquité' classique. Personne n'ignore que Pétrarque, poète admirable, reçut publiquement au Capitule la couronne lyrique, honneur sans précédent et qui fut la gloire de sa vie. L'histoire des Humanistes présente donc un immense intérêt pour nous modernes qui tenons d'eux la meilleure partie de ce que nous savons. A mesure qu'on se rapproche du xve siècle, de l'époque où fut découverte l'imprimerie, de celle des premières relations suivies entre l'Italie, la France et l'Allemagne, on voit apparaître une série d'hommes supérieurs dans tous les genres, peintres et sculpteurs, poètes et orateurs, érudits et philologues, ces derniers surtout ! Ils aiment les lettres anciennes avec passion. On les a appelés Cicéroniens et vraiment le latin qu'ils parlent et qu'ils écrivent est bien celui de la grande époque. Quel- ques-uns comme Sigonio ont si bien approfondi l'esprit de l'antiquité qu'on leur accorde encore aujourd'hui la même autorité qu'aux anciens eux-mêmes (4). D'autres poussent leur admiration jusqu'à la démence et ne reculent pas devant les plagiats les plus effrontés. Ainsi nous voyons Annius de (4) C. Sigonius. De antiquo jure Italico. — In fastos commentant, etc.