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                  SUR LE PONT DE SAÔNE                    255

dire qu'aux pieds de l'autel de l'antique idole plus d'un
chrétien se mêle aux Israélites.
   Napoléon, grand empereur qui aimiez à vous donner dans
votre orgueil, pour l'héritier non de Louis XVI, mais de
Charlemagne, que n'avez-vous — avant de ratifier le décret
révolutionnaire qui a fait entrer les Juifs dans la société
française, — que n'avez-vous demandé conseil, sinon à
Me Estienne de Bourg qui, dans son christianisme un peu
fanatique du xvie siècle, vous aurait répondu : « Guerre
aux Juifs '. » du moins à l'illustre pontife lyonnais qui fut,
en des temps troublés, l'honneur de l'Église et de son
pays?
   Au second comme au premier successeur de Charle-
magne, au potentat du xixe siècle comme au faible
monarque du IXe siècle, saint Agobard aurait appris
qu'envers les Juifs la règle que doit suivre un peuple chré-
tien c'est de ne manquer ni à l'humanité ni à la justice,
mais de se tenir toujours sur ses gardes : Ergct Judœos qua-
liter humant et cauti esse debemus.


                                      R . MOUTERDE.