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                        SOCIÉTÉS SAVANTES                          I9I

    Séance du 11 février i8y6. — Présidence de M Ollier. — Hommages
faits à l'Académie : i° Contribution à l'histoire du canton de Pèlussin
(Loire), par M. le docteur Eyraud ; 20 Notice sur une maladie êpidèmique
et infectieuse, observée à Lyon, i6q^-i6ç)4 (Extrait du Lyon Médical), par
M. le docteur Humbert Mollière. — M. H. Beaune présente quelques
observations sur la communication, faite dans une précédente séance,
par M. Locard, au sujet des coquillages de la Nouvelle-Calédonie, en
mettant sous les yeux de l'Académie plusieurs objets rapportés des
Nouvelles-Hébrides par son fils, officier de marine. Les renseignements
à recueillir sur les mœurs du pays, ne peuvent être demandés qu'aux
Pères Maristes, qui ont évangélisé ce pays. Par suite d'une singularité,
dont la cause est encore inconnue, les Naturels de cet archipel, qui
jouissaient d'une bonne santé, quand ils vivaient dans l'état de nudité,
deviennent phtisiques en grand nombre depuis qu'ils se couvrent de
vêtements. M. Beaune aborde ensuite l'examen de l'histoire de Jonas, dont
le souvenir s'est conservé chez ces populations. On peut expliquer la per-
 sistance de cette tradition, par des émigrations venues de l'Asie, par la
voie de l'Inde et la presqu'île de Malacca, et par les souvenirs bibliques
que l'on retrouve dans les livres védiques, et dont ces peuplades qui
n'ont émigré qu'au xma siècle ont pu aisément avoir connaissance. —
M. Locard répond qu'il croit aussi à l'émigration des peuples indiens
au xn<= ou au XIIIe siècle, car de nos jours encore, ces peuples ont une
propension à émigrer, eu gagnant progressivement les îles voisines ;
toutefois, cette hypothèse présente encore quelque difficulté, à raison
 des différences que présentent les deux races. Puis, on comprend diffici-
 lement que des peuples venus d'un pays civilisé soient tombés dans
 une aussi complète barbarie. Quant au nom de Canaques, qu'ils por-
 tent aujourd'hui, on ne peut l'expliquer qu'en supposant qu'il a été
 donné par les Hollandais aux habitants de la Nouvelle-Calédonie. —
 M. Berlioux ajoute qu'un fait qui confirme les émigrations que l'on
 vient de rappeler, c'est que les voyageurs ont observé qu'une seule
 langue est parlée par les habitants des îles situées depuis Madagascar
 jusqu'aux îles Havaï. D'où vient cette communauté de langue ? Beau-
 coup de savants s'en sont occupés ; mais aucune conclusion certaine ne
 peut être tirée de leurs travaux. — M. Rougier fait remarquer que plu-
 sieurs souvenirs lyonnais se rattachent aux Nouvelles-Hébrides, dont la
 civilisation est bien plus avancée que celle des îles voisines. L'évangéli-
  sation des Nouvelles-Hébrides est due, en effet, surtout à deux mem-