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                           EN ROANNAIS                          167

maison un autre monastère exclusivement réservé aux
hommes qui voudraient embrasser la vie religieuse. De
plus, le saint fondateur regardant les femmes comme plus
aptes à la vie contemplative et les hommes comme mieux
faits aux travaux manuels statua que ceux-ci cultiveraient
la terre pendant que les religieuses s'adonneraient exclusi-
vement à la prière et à la méditation. A sa mort, il fut si
satisfait des résultats obtenus par ce double établissement,
 qu'il décréta que désormais toutes les maisons de l'ordre
seraient constituées de même, « avec les deux maisons dis-
tinctes mais voisines (24). »
   A Beaulieu, le second monastère suivit de près le premier
car la Mure nous dit que les deux maisons existaient « dès
le début », du reste, cette donnée de l'historien nous est
affirmée par plusieurs documents anciens.
   En 1132, le pape Innocent II (25), dans sa bulle confir-
mative des privilèges du monastère de Beaulieu en Roannais
en parle en ces termes :
   « A cause de la prérogative de notre religion, de l'autorité
du Saint-Siège apostolique, nous ordonnons aux hommes,
qui, pour le salut de leurs âmes et la rémission de leurs
péchés, se dévoueraient au service de Dieu et de l'Église,
ou auprès de votre monastère, ou dans les lieux qui en
sont dépendants, de persévérer en cette bonne vocation
et de servir fidèlement aux sœurs, pour l'amour de Dieu,
selon la volonté de la prieure, et qu'il ne soit loisible à
aucune personne ecclésiastique de révoquer les voeux de
ce bon état ou de s'engager dans un autre ordre, contre
votre bon vouloir ; que si cela arrive, nous enjoignons au


  (24) Dict. des ordres religieux, art. Fontevrault.
  (25) Innocent II occupa le trône pontifical de 1130 à 1143.