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90          LE PRIEURÉ DE BEAULIEU EN ROANNAIS

confirma tous les privilèges dont jouissaient les religieuses de Beaulieu
et mit le prieuré sous la sauvegarde royale.
   Nous ne connaissons malheureusement que les noms des prieures
qui pendant trois siècles se sont succédé dans le gouvernement du
couvent. La Mure qui nous les a conservés se contente de les énumérer
dans l'ordre chronologique. La première des prieures qui garda son
nom de famille fut dame Alice de Ronchevol, qui dans les actes signés
de son nom, se qualifie « d'humble prieure », titre que prirent après
elle celles qui lui succédèrent dans cette charge. La famille à laquelle
elle appartenait portait « d'argent à l'aigle éployée ou à deux têtes, de
gueules becquée et membrée d'azur ». Il ne faut pas la confondre avec
une autre famille de même nom qui vint s'établir à Roanne beaucoup
plus tard, dans le courant du xvne siècle et qui était originaire du
Bourbonnais.
   Après elle « et dans l'ordre des temps », vinrent Philiberte de Saint-
Romain d'une noble et ancienne famille possessionnée près de Beaulieu,
Jeanne de Bourdeilles, Françoise de Mont-d'Or, originaire du Lyonnais.
— Elle avait un frère qualifié « prieur du monastère d'hommes de Beau-
lieu ». Il fut le dernier a porter ce titre dont la suppression eut lieu en
1543 par arrêt de l'abbesse générale de Fontevrault. — Citons ensuite:
Adrienne des Roches, d'une famille forésienne, et qui eut deux de ses
sœurs successivement abbesses de Beaulieu ; Nunciède de Chartres,
Péronnelle du Poyet, Antoinette de Damas de la lignée des Damas-
Cousan, l'une des familles les plus puissantes du Forez, Gilbert
d'Isserpent, ou des Serpents, qui se rattachait au Roannais par ses
origines ; Claudine de Cremeau, d'une maison aussi illustre par sa
noblesse que par sa piété et qui donna plusieurs chanoines à Saint-
Jean de Lyon. Enfin, Antoinette de Thélis « et autres de semblables
maisons... » Mais, ajoute La Mure, et parce que l'humilité est la
vraye grandeur qu'on recherche en ce monastère, je n'en dirai pas
davantage, passant même sous silence celles qui ont eu cette charge
depuis le commencement de ce siècle... »
  (La Mure, Les Antiquités du dévot prieuré des dames religieuses de
Beaulieu en Roannais de l'ordre de Fontevrault. Bibliothèque de la ville de
Lyon, Fonds Coste, n° 3180.)


      (A suivre.)                                   J.   PRAJOUX.