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30                    LE PRIEURÉ DE BEAULIEU

   Une bulle donnée en 1202 par le pape Innocent III (26),
à Mathilde de Flandres, abbesse générale, énumère les
possessions de Beaulieu à cette époque. Outre l'ancien fief
de Mont-Chotard, qui s'étendait du Renaison à Oudan (27),
le prieuré possédait alors les terres des Pontets (28), de
Belde, dans laquelle était une chapelle en l'honneur de la
Vierge, celles de Vessoles, du Vignolet, de Neronde, de
Noailly et la forêt de Combray (29), qui s'étendait au nord
du monastère et dont les derniers taillis n'ont disparu que
de nos jours. La même lettre déclarait les religieuses
exemptes des dîmes et leur concédait les novales — droit
que l'on percevait sur les terres nouvellement défrichées. —
Enfin, le pape déclarait le moûtier « soustrait à la jurisdiction
de l'archevêque de Lyon et comme tel ne dépendant plus
que du Saint-Siège... » Il est juste de dire toutefois, que
cette nouvelle faveur n'était pas particulière à notre prieuré
mais qu'il la partageait avec la plupart des maisons de
l'ordre.
  Près d'un siècle s'était écoulé depuis la fondation de
Beaulieu, lorsque monta sur le siège archiépiscopal des
Gaules le Forésien Renaud (30). C'était un évêque, grand
seigneur. Il appartenait à la famille des comtes de Forez et


   (26) Innocent III succéda à Célestin III, occupa le tronc pontifical
de 1198 à 1216.
   (27) Oudan, petite rivière qui se jette dans la Loire à deux kilomètres
en aval de Roanne.
   (28) Les Pontets, tènement de la maison de Roannais auprès du
confluent de Oudan.
   (29) Toutes ces terres étaient situées dans le Roannais.
   (30) Renaud de Forez, 1193-1226, mit fin par son avènement au
siège de Lyon, à la longue querelle qui avait divisé pendant deux
siècles les comtes de Forez et les archevêques de Lyon.