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i8                    UNE NOUVELLE BOUTIQUE

qu'il a mis la main, qu'il soit condamné à mort (19). »
   La puissance de la synagogue lyonnaise ne faisait cepen-
dant alors que commencer, car, pour en trouver l'apogée,
il nous faut, descendant de quatre siècles, nous placer,
après les Mérovingiens, après Charlemagne, sous le règne
du triste héritier de ce grand empereur.
   Chose étrange, autour de Louis le Débonnaire, l'un des
princes les plus pieux qui aient régné en ce pays, l'histo-
rien découvre tout un haut personnel juif (20). L'épouse
de l'empereur, c'est, depuis 819, la fameuse Judith... bien
nommée de ce nom biblique, car, bien que baptisée, la
brouillonne et vaniteuse princesse est juive de cœur. Les
draps d'or et de soie dont elle aime à se parer et que les
Juifs lui procurent ont habilement servi à faire d'elle la
protectrice, l'ami de leur nation. Grâce à elle, ils ne sont
 pas seulement les fournisseurs de la Cour, ils s'y sont intro-
duits, ils occupent auprès du souverain, les postes les plus
 considérables. Louis a pour conseiller intime qui?... le
grand maître des Juifs — pour médecin, qui ? un Israélite,
le docteur Sédécias. Magicien plutôt que médecin, ce
docteur a su, par les tours de sorcellerie auxquels il excelle,
s'emparer de l'esprit du crédule empereur et prendre, dans
les couloirs du palais, un ascendant qu'il n'est personne
 qui ne subisse.
  A l'exemple de l'impératrice et pour lui complaire,
ministres, courtisans, seigneurs, même les plus hauts titrés
de Frauce, frayent avec les fils de Jacob et rivalisent,


   (19) Ménestrier. Histoire civile et consulaire de la ville de Lyon, p. 188.
   (20) V. Depping. Les Juifs dans le moyen âge. Beugnot. Les Juifs
d'Occident. Fleury La Serve. Les Juifs à Lyon, Revue du Lyonnais, année
1838.