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12                   UN!' "NOUVELLE      BOUTIQUE

Porcherie jusqu'à Saint Paul. Nous y trouverons, à peu de
chose près, les mêmes maisons qu'aujourd'hui, mais, dans
dans ces maisons, de Juifs... point. Toutes appartiennent à
des chrétiens ; toutes sont habitées par des chrétiens (8).
  Voici d'abord, s'étendant de la rue Juiverie à la montée
Saint-Barthélémy, la vaste demeure des Patarins, Laurent et
Claude. Tous deux exercèrent, sous les Valois, l'importante
charge de lieutenant-général en la sénéchaussée de Lyon.
Tous deux furent mêlés aux plus grandes affaires de leur
pays (9).
  Presqu'à côté, ce magnifique hôtel, que Philibert
Delorme vient de restaurer et d'agrandir, sert de résidence
à une autre notabilité lyonnaise, Messire Etienne Bullioud,
receveur général de Bretagne (10).

   (8) C'est ce que permettent d'affirmer les Nommées, c'est-à-dire les
rôles d'impositions payées par les habitants des diverses rues. Alors,
comme aujourd'hui, le fisc n'oubliait personne. Les Nommées sont
donc comme un indicateur sûr des propriétaires et locataires de chaque
maison. Or nous y voyons qu'avant l'édit d'expulsion des Juifs, dont il
sera parlé plus loin, du 17 septembre 1394, les maisons de la rue
Juiverie et du carré de la Porcherie situé derrière le Change, bien
qu'appartenant à des chrétiens, sont à peu près exclusivement occupées
par des Juifs. Notamment en 1388 ^archives de Lyon, CC, 1) la maison
assise en Jurie (rue de la Juiverie) que possèdent indivisément Jean de
Saint-Vallier et Etienne Guerrier est louée à «Gabriel le Juif » au
« carré de la Porcherie » trois Juifs, Salomon, Baruch, Isaac le roux
et une juive appelée Sara occupent l'immeuble des héritiers Peronin de
Nièvre. Yvonnet le Juif habite rue de la Porcherie une maison que lui
loue Pierre Villette pour 4 f 1/2 etc. Au conratire, à partir de 1394
et pendant toute la durée des xv= et xvi e siècles nous ne rencontrons
aucun Juif parmi les habitants des rues Juiverie et Porcherie.
   (9) Actuellement n° 4 de la rue Juiverie. Claude Patarin devint pre-
mier président du Parlement de Bourgogne.
   (10) N° 8 actuel. Philibert Delorme, dans son traité intitulé Nouvelles