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462           NOTICE SUR M. DE LEZAY-MARNÉSIA.

 se dissiper. Il lui manifesta hautement sa satisfaction dans
 une de ses audiences.
    Ce retour du duc d'Angoulême a des sentiments plus
 équitables, envers un loyal serviteur de sa dynastie, fut
impuissant a raffermir la position du Préfet. La destitution de
l'intègre Camille Jordan, son ami, l'avènement de M. de Villèle,
au ministère, lui faisaient présager une disgrâce pro-
chaine, d'ailleurs naturelle a ses yeux, le jeu des institutions
constitutionnelles ayant écarté du pouvoir les hommes d'État
 dont il avait été le représentant politique. Bientôt, en effet,
une lettre de M. Corbière, ministre de l'intérieur, lui an-
nonça sa révocation. C'était le rendre à sa chère solitude
de Saint-Julien. Dans cet asile de son enfance, dans le sé-
jour où s'écoulèrent les premières années de son mariage, il
partagea encore, comme il l'avait fait, sa vie entre les dou-
ceurs d'un ménage paisible et la culture de son domaine ;
charmant, à l'occasion, les heures qui lui restaient, inertes
horre, par des études littéraires . ou les utilisant par des
élucubrations administratives.
   Par intervalle, la lettre d'un ami le remettait en commu-
nication avec le monde politique dont il vivait éloigné, et
souvent un souvenir, venu du Lot ou du Rhône, lui rappelait
les moments utiles et si laborieux qu'il passa dans ces deux
départements.
   Ces preuves d'affection et de reconnaissance de la part
de ses anciens administrés ne laissaient pas d'être nom-
breuses. Nous avons parlé de celles qu'il reçut a l'occasion
de la statue de Louis XIV ; nous en citerons une autre, de
quelques années antérieure. Environ deux mois après sa
révocation, il apprit qu'une souscription était ouverte à
Lyon, dans le but de frapper une médaille commémorative de
la tranquillité maintenue dans le département par l'accord de
ses premiers fonctionnaires. L'accueil fait au prospectus