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Kl I>U PRINCIPE VITAL. 449 qu'on rencontre dans l'histoire ? Ce n'est pas précisément le double dynamisme de Montpellier, c'est plutôt un triple dynamisme de l'âme végétative, de l'âme sensitive et de l'âme pensante, d'après quelque fausse interprétation de Platon et d'Aristote, ou encore un dynamisme multiple a l'infini, comme celui des archées de Van Helmont. Aussi, nous ne pensons pas qu'il faille remonter jusqu'à Hippocrate pour trouver les vraies origines de l'école de Montpellier. Ce qui lui a donné naissance, c'est, d'un côté, le mécanisme de Descartes, et, de l'autre, l'excès, en sens opposé où était tombé Stahl, en voulant faire intervenir la connaissance et la raison dans toutes les opérations de la vie. Le mécanisme de Descartes, dont l'insuffisance pour l'explication des phénomènes de la vie était démontrée, avait été abandonné, mais on en avait gardé cette opinion qu'il y a incompatibilité entre l'âme pensante et les fonctions de la vie. C'est ainsi que Barthès, s'écartant à la fois de Descartes et de Stahl, fut conduit à imaginer entre l'âme et les organes un nouveau principe existant à part, c'est-à -dire une âme nouvelle, à laquelle il a donné le nom de principe vital. Qu'est-ce en effet qu'un principe substantiel, distinct de la matière et agissant sur elle, sinon une âme '! Barthès, il est vrai, s'efforçait de dissimuler cette conséquence en affectant de s'enfermer dans le scepticisme le plus absolu sur la na- ture de ce nouveau principe. II ne le propose que comme un signe algébrique, pour signifier la cause inconnue des phé- nomènes de la vie, sans la déterminer en aucune façon. Mais M. Lordat, le plus habile de ses interprètes et de ses disciples, nous apprend que Barthès, en dehors de ses livres, ne dissi- mulait pas sa prédilection pour l'hypothèse d'une nature subs- tantielle. Il suffit d'ailleurs, pour n'avoir aucun doute, de lire Barthès lui-même, dont le faux scepticisme se trahit à chaque page parles rôles d'agent et de cause, parles propriétés, les 29