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BIBLIOGRAPHIE. 427 delà , est le quartier Saint-Jean, si pittoresque alors avec ses terrasses sur le bord de la rivière, les formes variées et originales de ses maisons; au delà encore la colline et la chapelle de Fourvière, Breda, Belle-Grève, la maison des Villars !.. Cette gravure assez rare représente la ville telle qu'elle était en l'année 1719, sous la prévôté de M. Cholier de Cibeins. Elle est dédiée à ce magistrat dont on voit le carosse déboucher vers la Mort qui trompe. Sur le premier plan une dame passe en chaise à porteur; des jeunes gens agacent les batelières, le coche se met en route, la barquette de Vienne va partir, des peneMes naviguent, dirigées par l'empeinte. Aux piles du pont de Pierre, on voit les bêches, école célèbre de tant de nageurs eminents, il y en a pour une heure à tout regarder. C'est là ce que nous avons de mieux à faire ; renfermons-nous dans une chambre bien close, dans un vieux quartier, dans une de ces vieilles maisons noires et délaissées, dont l'architecture rappelle l'élégance et le savoir du seizième et du dix-Septième siècle, dont les profils sont corrects et les saillies énergiquement accentuées, dont les balcons n'ont pas été déshonorés par la fonte, de ces maisons qui ont une base et ne semblent pas en équilibre sur des picarlals. Contemplons à nous deux le Lyon d'autrefois ; comme la ville était curieuse à voir, à dessiner, à étudier dans tous ses détails, de mœurs, de costumes, de langage ! Vivons un peu à rebours, et que l'imagination, cette voyageuse qui nargue les chemins de fer, nous ramène un instant vers ces années éva- nouies ; alors nos campagnes étaient de vraies campagnes où l'on voyait des paysans qui parlaient Patois ; alors il y $ a i t encore de grands bois et de ces beaux jardins à la française, ou plutôt à l'italienne, car ce fut en Italie que Le Nostre apprit son art, maintenant elles sont comme des décorations de théâtre qui changent et n'ont plus de mystères, les bois sont devenus des bosquets, les avenues ont été remplacées par de petits sentiers qui tournent sans savoir pourquoi, les jardins ont fait place â ces gazons anglais, aussi fades que les romans d'une miss sentimentale, qu'une infusion de thé à côté du café odorant ou d'une bouteille authentique de vieux La Chassagne. Mais j ' y songe, M. Bard est je crois d'humeur courratière et partisan des chemins de fer. Adieu donc, on ne peut servir deux maîtres; et si l'on regrette les individualités originales du temps passé, il ne faut pas admirer cet engin moderne qui les effacera infailliblement jusqu'à la dernière, et par lequel les pays, les villes, les hommes finiront par n'être plus distingués que par leurs numéros d'ordre. MoREI. DE VoLElNE.