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EXPOSITION DE 1 8 5 8 . 34! travestissement de la nature. M. Bellion est pris aussi d'une grande affection pour le bleu, mais il est plus gai. M. Puvis de Chavanne, hâtons-nous de le dire, a exposé mieux que ce que nous venons de citer. Nous aurions parlé plus lon- guement de La Fille d'Hérode donnant le signal du supplice de saint Jean-Baptiste et de Julie surprise par des soldats, si ces œuvres étaient finies. Les expositions sont ouvertes, on le croyait du moins, pour les tableaux achevés et non pour les esquisses et les pochades. Cette légère observation s'adresse aussi à plu- sieurs autres exposants que nous eussions été heureux de louer. Les lecteurs qui ne sont point entrés au salon vont trouver cette critique sévère. Ceux qui ont examiné les ïablcaux énu- mérés plus haut se rangeront de notre côté, surtout s'ils ont à cœur de voir se conserver les traditions de l'art véritable. On ne peut songer, sans ressentir une émotion pénible, à ces ar- tistes, jeunes peut-être, qui lancés dans une autre voie, eussent eu des chances de succès , et qui participent gaîment à des extravagances dont leur donnent l'exemple quelques esprits im- puissants ou malades. Que MM. les amateurs fassent de la pein- ture pour leur plaisir en oubliant d'en faire pour celui des au- tres , personne n'a rien à y voir. Qu'ils exposent alors chez eux et joliment encadrés leurs chefs-d'œuvre à l'admiration de quel- ques amis, enthousiastes, et chacun les félicitera de choisir un passe-temps aussi iuoffensif ; mais, par grâce, qu'ils ne les en- voient pas aux expositions publiques !,.. Tout le monde y ga- gnera , eux les premiers, puis les jeunes gens que les nouveautés séduisent toujours et qui ne savent pas résister à la tentation d'imiter, puis le public qui vient là pour chercher des jouissances et qui trouve des déceptions, et, enfin, la critique qui voudrait bien n'avoir que des éloges à distribuer. Les louanges sont peut-être aussi agréables à donner qu'à rece- voir. Aussi, pour nous comme pour les lecteurs, nous avons hâte d'y arriver. M. Paul Flandrin a un immense talent : c'est ce qui explique pourquoi il a toujours été beaucoup discuté et fort peu loué. Comme son frère Hippolyle, M. Flandrin est l'un des plus fervents