page suivante »
132 UTTÉKÀTUUE MÉDICALE. soit beaucoup plus facile de donner une idée des choses créées que de créer (c) effectivement la chose, notre parole demeure tellement au-dessous de la sagesse du créateur de l'homme, que nous ne pouvons même pas expliquer ce qu'il a créé si aisément ! Ensuite, après avoir témoigné de notre admiration et de notre embarras à expliquer quel est cet expédient employé dans la structure des organes génitaux, il faut en venir à la dissection de la partie et examiner si le créateur n'a pas imaginé quelque nature de corps qui leur soit propre ; puis, si nous ne découvrons rien qui ne se voie dans quelque autre partie, nous devons admirer comment des mêmes organes (tissus) il a tiré des actions différentes. Si nous trouvons quelque substance qui n'existe dans aucune autre partie, nous devons louer à cet égard la prévoyance du créateur « Le créateur de l'homme a donc voulu que les choses fussent ainsi disposées. Maintenant qu'elles sont telles, n'allez pas tenter de découvrir, n'ayez pas la présomption de chercher comment elles ont été créées. En effet, si pour constater leur existence, il vous a fallu l'aide de la dissec- tion, oseriez-vous réellement chercher comment elles ont été créées? 11 vous suffît d'avoir découvert que toute partie est disposée comme l'utilité l'exige ; mais si vous tentez de chercher comment elle a été créée ce qu'elle est, vous prouvez ainsi que vous ne comprenez ni votre faiblesse, ni la puissance du créateur. » (XV-i). — C'est la un véritable hymne 'a la divinité, comme du reste Galien l'exprime lui- même dans un autre passage {sur le Membre abdominal), passage que nous allons citer également : « On ne m'accu- sera pas de profaner le discours sacré que je consacre comme un hymne sincère au créateur des hommes. Je pense que la piété véritable consiste, non à immoler des héca- tombes sans nombre, non a brûler mille encens, mille par- fums, mais a connaître d'abord et ensuite a apprendre à mes semblables combien grande est la sagesse, la puissance et la bonté du créateur. S'il a donné, autant que possible, à chaque être sa parure appropriée, si rien n'échappe à ses bienfaits, je déclare que c'est la marque d'une bonté achevée ; (c) Les Païens ont-ils eu l'idée de la création absolue ? on en doute , et l'on conteste que Platon lui-même l'ail formulée d'une façon nette et irré- fragable. Quant Galien , il emploie le mot Stitum^pi qui signifie plutôt : fabricator mundi que creator, dans toute la rigueur du sens philosophique.