page suivante »
374 NOTICE SUR Sf. DE LEZAY-MAKNÉSU. coins du département ; le zèle fut d'autant plus remarquable que, sur de simples rôles de prestations volontaires, on vit accourir jusqu'à 1,500 personnes à la fois, avec tout ce que le pays pouvait fournir d'animaux de travail. De cette manière put-être achevée d'abord, sur un parcours de deux myria- mètres, l'importante route départementale de Cahors à Gourdon, projetée depuis quarante années. Le jeune préfet n'était pas moins heureux dans ses ten- tatives de rénovation de l'agriculture , d'amélioration de l'industrie. Cependant, avant d'en raconter les résultats, nous croyons nécessaire de jeter un coup d'œil rétrospectif sur l'état où se trouvaient dans le département, lorsqu'il en prit la direction, ces deux principaux éléments de l'existence humaine. Les bonnes méthodes de culture étant inconnues, les pratiques se ressentant toutes de l'enfance de l'art, le travail de l'homme était impuissant a faire produire au sol ce qu'il pouvait raisonnablement donner ; les résultats ne pouvaient, la plupart du temps, suffire à la consommation, et le peuple vivait exclusivement, ou d'une pâte de maïs, ou d'un pain grossier de méteil fortement imprégné d'ail. Les cultivateurs savaient a peine suppléer, par des prairies artificielles, à la rareté des prairies naturelles et des pâtura- ges causée par la sécheresse générale du sol. Le labou- rage se faisait avec des bœufs : la seule industrie agricole consistait a engraisser des porcs qui se débitaient avan- tageusement dans le midi de la France. La culture du tabac, la plus importante du dépaz^ement, avec celle delà vigne, était d'un haut intérêt pour le gou- vernement par la qualité de ses produits. Sans égaux parmi les produits indigènes de la même espèce, les tabacs du Lot approchaient de ceux du Maryland et de la Virginie. Aussi, la Régie les payait-elle un prix supérieur à celui de tous les ta-