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              NOTICE SUR M. DE LEZAY-MARINÉSIA.              457

 de Napoléon qui n'avait cessé, durant son règne, de donner
 à la fabrique lyonnaise de hautes marques d'intérêt.
    De toutes les industries en honneur a Lyon, il n'en est
 point, on le sait, de plus importante que celle de la soie.
La beauté, l'élégance, la richesse, le nombre de ses produits,
tout la rend précieuse pour le pa\s, dont elle fait la fortune,
pour la France, dont elle accroît le renom à l'étranger. Mais
 le malheur de deux invasions et les discordes intestines
avaient ralenti le cours de ses prospérités. La quantité de
ses métiers-battants se trouvait réduite à 7,000, chiffre in-
férieur à celui des plus mauvais jours. Évidemment, il était
urgent de lui venir en aide. En l'abandonnant & elle-même,
on pouvait craindre de voir se perdre, a la fin, son incon-
testable supériorité, ce fruit de travaux séculaires et de
mains accoutumées à produire des merveilles. Aussi, lui
chercha-t-il de tous côtés protection et encouragement. Après
avoir obtenu de la liste civile des commandes annuelles ,
pour une valeur de 500,000 fr., il fit adopter des réductions
sur les droits d'entrée des soies de Piémont, d'Italie, etc.
   Allant plus loin, il forma le projet d'affranchir, par la cul-
ture du mûrier, les manufactures lyonnaises du tribut de
 18 h 20 millions qu'elles payaient pour l'introduction des
soies étrangères. Il avait remarqué qu'en général le sol et
le climat de la France convenaient aux diverses espèces de
mûriers. D'anciens pieds de ces arbres poussaient encore,avec
vigueur, sur plusieurs points du département du Rhône, et
deux plantations importantes, formées à la Guillotière, lui
prouvaient que leur culture pouvait être traitée avec succès.
   Or, pour M. de Lezay, vouloir c'était faire. « Mon système.
"« de toute ma vie, et qui m'a toujours réussi, disait-il
 « souvent, a été de ne jamais remettre au lendemain ce
 « que je pouvais faire le jour même. » A peine conçu dans
sa pensée , un projet utile recevait incontinent sa for-