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458             NOTICE SUR M. DE LEZAY-MARNÉSIA.

mule, puis devenait, aussi rapidement que le permettaient
les circonstances, une réalité profitable. Il en fut ainsi de son
projet de plantation. Favorablement accueilli par le Conseil
général, la Chambre de commerce, la Société d'Agriculture,
les administrations locales; appuyé en outre par tous les
hommes dévoués au bien public, au progrès agricole, le
projet obtint, de prime-abord, un commencement d'exécu-
tion. Les communes disposées a seconder les vues du préfet
reçurent de ses agents des plants qu'il avait eu le soin de
faire acheter, et d'immenses semis, effectués par ses ordres
dans la pépinière départementale, assurèrent, pour l'avenir,
cette distribution officielle (1).
   Tout en arrêtant ces mesures efficaces pour la paix et la
prospérité du pays, il prenait à tâche d'imprimer à son ad-
ministration ce relief moral, ce cachet de patriotisme qui
rehaussent et popularisent l'autorité. Les derniers troubles
avaient fait reconnaître dans le département la présence de
plusieurs agents provocateurs ; une circulaire fut publiée qui
déclarait l'intention formelle du nouveau préfet de rester étran-
ger à leurs manœuvres. Elle se terminait par ces paroles re-
marquables : « Je veux qu'on sache bien que l'administration
« veille et ne négligera rien pour suivre et déjouer les
« manœuvres de la malveillance; mais qu'elle n'adopte, au
« nombre de ses moyens, ni l'arbitraire, ni les embûches. »
   De tout temps l'économie, l'une des vertus du commerce,
avait rendu les fêtes et les plaisirs assez rares à Lyon. Depuis
les désastres de l'invasion et les troubles civils, ils avaient
à peu près disparu. C'était cependant une ressource pré-
cieuse pour les classes ouvrières, durant la saison rigou
reuse, et le plus sûr et le plus agréable moyen de conciliation
pour les différentes sociétés séparées par la barrière fu-

  (I) Dumas, HisL dr l'Amcl. de hyo», l. 11, ji. 2H9.