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ET BU PRINCIPE VITAL. 451 ductible au moi, qu'il appelle la vie animale, non seulement les fonctions vitales, mais la sensibilité elle-même prise dans toute son étendue, l'imagination, les associations fortuites d'images. » Enfin tout ce qui se fait passivement ou néces- sairement en nous, que nous en ayons ou que nous n'en ayons pas conscience. Quelle est cette cause, quel est le sujet d'inhérence de ces modes inférieurs rejetés par Maine de Biran hors de l'âme pensante ? C'est un point sur lequel il peut bien ne pas paraître suffisamment clair et explicite, quoiqu'il ne soit pas douteux qu'il admet entre ces deux natures une distinction, non pas seulement psychologique mais ontologique. C'est à tort qu'en faveur de cette distinction il invoque l'autorité de Leibniz ; Leibniz a en effet admis dans l'homme un mode d'existence animale, mais comme une puissance inférieure de cette même âme qui pense, et non pas comme un principe substantiel, comme une autre âme d'un ordre subalterne. Maine de Biran, il est vrai, rend justice au génie de Stahl; il le loue d'avoir affranchi les corps vivants des lois générales de la mécanique ; il le proclame même le père de la vraie physiologie, comme Descartes de la vraie méta- physique. Mais il lui reproche d'avoir renversé les barrières qui séparent la philosophie de la médecine et de violer ou- vertement toutes les règles d'une sage induction, en mettant la vie sous la dépendance de l'âme pensante, en ramenant à une cause unique des phénomènes divers (1), Tandis que, selon Maine de Biran, c'est, d'une part, l'ac- tion volontaire et, de l'autre, la passion, c'est la conscience et l'inconscience selon M. Jouffroy, comme selon Barthès, qui séparent en nous ces deux natures par un infranchissable (1) De la doctrine de Stahl et de son influence, rapports du physique el du moral, l r * partie. Voir aussi la Décomposition de la pensée, III.