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                        ET BU PRINCIPE VITAL.                           447

y ait un moyen naturel d'élever une âme sensitive au degré
d'âme raisonnable (ce que j'ai peine à concevoir), soit que
Dieu ait donné la raison a cette âme par une opération
particulière (1). »
   Mais, de quelque manière que notre âme s'élève à la
dignité d'être raisonnable, elle garde toujours , dans la
doctrine de Leibniz, les fonctions d'âme végétative et sen-
sitive, et, tout en participant a la raison, elle n'accomplit
pas moins des opérations qui lui sont communes avec les
âmes des brutes (2). Une polémique a eu lieu, il est vrai,
entre Stahl et Leibniz, dont je viens de rapprocher les
doctrines. Mais ce que Leibniz attaque dans Stahl, ce sont
des assertions et des détails qni ne touchent pas au fond
même de l'animisme, c'est a dire a l'unité de l'âme pensante
et de l'âme vitale, dont il n'est pas moins partisan que Stahl
lui-même (3).
  C'est Descartes qui, en définissant l'âme une pure pensée,
avait rompu la grande tradition renouée par Stahl et par
Leibniz. Si l'âme n'est que pensée, il est clair qu'elle n'est
pas, qu'elle ne peut être principe de vie. Ajoutons que non
seulement elle sera incapable des fonctions vitales, mais
aussi, si on raisonne avec rigueur, de toute action sur le
corps, des mouvements volontaires tout autant que des

   (1) Il est vrai qu'il dit, dans la ime des Lettres à Arnaud, publiées par
51. Foucher deCareil, qu'à la différence des autres âmes, l'âme raisonnable
n'est créée que dans le temps de la formation de son corps, mais on voit
qu'il a abandonné cette pensée dans ses écrits ultérieurs, et surtout dans
ses Essais de thèbdicée, d'où ce passage est extrait ( l r e partie).
   (2) Essentialis fateor animœ hnmanse operalio est rationcm et volunta-
tem exerecre, sed alias prœterea operationes exercet cum animabus bruto-
l'um communes. (Responsioncs ad Stahlianas observationcs, Dutcns, tom. 2,
pars 2, p. 131).
   (3) Leibnilii aaimadoersiviies eirca asserliones (tliqva* thenriie ntedirœ
rerœ Slahlii, édil. Dutcns. tom. 2, pars 2, p. 131.