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448             DE L'UNITÉ DE L'ÀME PENSANTE

 mouvements involontaires. De Ta l'hypothèse des causes
 occasionnelles, conséquence ne'cessaire, comme on l'a sou-
vent remarqué, de la doctrine de Descartes sur la nature
 de l'âme. Descartes diffère donc profondément d'Aristote et
 de saint Thomas sur la question de la nature et les attribu-
tions de l'âme. Cependant il demeure en accord avec eux
sur un point qui, suivant nous, est de la plus haute impor-
tance ; il est aussi, a sa manière, un adversaire du double
dynamisme, un défenseur de l'unité de la cause humaine.
11 nie, il est vrai, que l'âme soit la cause de la vie, mais il
nie en même temps la vie elle-même, qu'il résout en un pur
mécanisme. Pas plus que saint Thomas et Aristote, il ne
croit donc à l'existence de deux âmes dans l'homme. Ainsi,
nous pouvons nous autoriser de Descartes, sinon pour
attribuer à l'âme les fonctions vitales, au moins pour re-
pousser cette bizarre imagination d'une seconde âme au sein
de notre nature.
   On peut reprocher a l'école de Montpellier le défaut de
critique dans le nombre et le choix des autorités profanes
ou sacrées qu'elle invoque à chaque instant en faveur de son
dogme favori. Partout où elle découvre quelques traces de
vitalisme, partout où il est question de la vie en opposition
au mécanisme, partout où il est fait allusion a la lutte de
l'esprit et de la chair, a la dualité morale de l'homme, elle
croit voir des témoignages décisifs à l'appui du double dy-
namisme.
   Je ne prétends pas que l'école de Montpellier soit dé-
pourvue d'antécédents dans l'histoire de la médecine et de
la philosophie ; je veux dire qu'elle n'est pas sans illusion
sur le nombre et la valeur de ces antécédents.
   En dehors du mécanisme ancien et moderne, en dehors
de l'animisme qui est, quoi qu'on dise, la grande tradition
médicale et philosophique , quelles sont les doctrines