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• ET DU PRINCIPE VITAL. 443 supposant que l'exercice ne peut en être séparé de celui de la raison, et que l'âme dans les opérations de la vie, comme dans celles de la réflexion, n'agit jamais qu'avec connais- sance du but, de tous les moyens pour y parvenir, de toutes les parties les plus délicates et de tous les ressorts des organes qu'elle met en jeu. Mais, si l'âme fait tout, est-il donc nécessaire de supposer, avec Stahl, qu'elle fait tout par calcul, et, par exemple, que le lait qui monte dans les mamelles au moment de la grossesse, témoigne de sa haute et admirable prévoyance. Comment donc l'âme, douée de cette admirable prévoyance au regard de tout ce qui inté- resse le corps, ne prévient-elle pas, ou, du moins ne répare- t-elle pas tant de troubles mortels dans l'organisation ? En réponse à cette objection, que lui-même il a provoquée, Stahl est réduit à faire intervenir le péché originel. Les ténèbres du péché originel ont altéré et troublé sa lucidité et sa prévoyance naturelle dans le gouvernement du corps, voilà pourquoi l'âme n'est pas un médecin infaillible et parfait. C'est ainsi que, pour avoir méconnu la part de la spontanéité et de l'instinct dans l'action de l'âme sur le corps, Stahl s'est jeté, sans nécessité, dans d'étranges difficultés, et a donné les plus grands avantages a ses adversaires. Mais les erreurs dans lesquelles il a tombé et son singulier optimisme médical, ne tiennent en rien, on le voit, à l'essence même de l'animisme. En même temps que Stahl réagissait au point de vue physiologique et médical contre le mécanisme de Descartes, Leibniz le combattait sur le terrain de la métaphysique. Leibniz est, dans les temps modernes, l'héritier le plus illustre et le plus fidèle des doctrines d'Aristote et de saint Thomas sur la nature de l'âme. 11 a osé réhabiliter les formes substantielles tombées en un si grand discrédit par l'abus qu'en avaient fait les scholastiques, et lui-même il a