Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
444                 DE L'UNITÉ DE L'AME PENSANTE

 diverses facultés et puissances, merveilleusement différentes,
 voire contraires les unes aux autres, selon la diversité des
 vaisseaux ou instruments dans lesquels elle est retenue et
 des objets qui lui sont proposés..., ne plus ne moins que
 le soleil, un en son essence, départant ses rayons eh divers
 endroits, échauffe en un lieu, éclaire en un autre, fond la
 cire, sèche la terre (1). » Sous cette double influence péri-
patéticienne et thomiste, il y avait eu non seulement des
philosophes, mais des médecins professant l'animisme,
longtemps avant Stahl, parmi lesquels Barthès, dans ses
Nouveaux éléments de la science de l'homme, cite Telesius,
J. C. Scaliger, Sennert et d'autres encore.
    Stahl ne mérite donc ni la responsabilité ni l'honneur
d'une doctrine aussi ancienne, on peut le dire, que la philo-
sophie et la médecine. C'est une erreur de confondre
l'animisme avec le stahlianisme, de les faire tous deux de
même origine et absolument synonymes. La vigueur avec
laquelle Stahl a renouvelé l'animisme en face du mécanisme
cartésien triomphant, les applications nouvelles qu'il en a
faites a la pathologie et a la thérapeutique, voilà en quoi
consistent sa gloire et son originalité. Stahl fait parfaitement
justice du mécanisme et aussi de tous ces intermédiaires
ou médiateurs fantastiques entre l'âme et le corps imaginés,
soit par les anciens, soit par les modernes, et démontre
avec une grande force qu'il faut rapporter à l'âme elle-même
tous les phénomènes de la vie. A ceux qui, sous le prétexte
de l'inconscience, veulent les lui enlever, il oppose ce grand
nombre d'actes qui lui appartiennent certainement, comme
la direction des mouvements, et que, cependant, elle ac-
complit si souvent à son insu. Où Stahl s'est trompé, ce
n'est pas en attribuant a l'âme la puissance vitale, mais en

  fi) Traite de la Sagesse, 1 e r livre, chapitre sur l'âme humaine en général.