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                     ET DU PRINCIPE VITAL.                  .441

 mort. Voilà un des principaux arguments du Phédon en
 faveur de l'immortalité de l'âme. Il est vrai que, dans le
 Timèe, Platon semble distinguer trois âmes différentes.
 Mais, si on compare ce passage du Timèe à la théorie
 psychologique exposée dans la République, il est difficile
 de ne pas lui donner un sens purement métaphorique pour
 mieux marquer la distinction des puissances d'une seule et
 même âme, dont, malgré tout son spiritualisme, Platon ne
 paraît pas avoir songé à séparer réellement le principe vital.
    Mais le véritable père de l'animisme est Aristote, et non
Platon. C'est du Traité de l'âme que la tradition de l'ani-
misme est venue jusqu'à nous, à travers toute l'histoire de
 la médecine et de la philosophie. L'âme dont il est question
 dans le traité d'Aristote, n'est pas l'âme humaine en parti-
 culier, mais l'âme en général, l'âme non seulement dans
l'homme, mais dans tous les êtres animés ; voilà pourquoi
Aristote la définit : la première entéléchie d'un corps orga-
nique ayant la vie en puissance, ce qui veut dire qu'elle
est le premier principe de vie et d'organisation dans tous les
êtres vivants. Tel est le caractère commun essentiel de toutes
les âmes sans exception , depuis la première jusqu'à la
dernière. La nutrition, la sensibilité, la locomotion, l'enten-
dement, avec leurs degrés divers, voilà, suivant Aristote,
les quatre grandes manifestations de la vie, par où elles se
distinguent et s'échelonnent dans la série des êtres. Seule,
l'âme humaine possède la faculté supérieure de l'entende-
ment, ce qui suppose les trois autres facultés inférieures ;
car, de même que dans la série des nombres, le terme
supérieur comprend nécessairement tous les termes infé-
rieurs, de même la sensibilité ne va pas sans la nutrition,
et l'entendement sans les trois autres facultés. La pensée
et la nutrition, c'est-à-dire les fonctions de la vie, sont donc,
selon Aristote, les attributs d'une même âme ou d'une forme