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442                DE L'UNITÉ DE L'AME PENSANTE

unique, en vertu de laquelle l'homme possède a la ibis la
vie, l'animalité et la raison. Nous ne discuterons pas pour
savoir si Aristote a sépare' ou n'a pas séparé de l'âme
humaine cette partie supérieure de l'entendement a laquelle
il donne le nom de yoûs, puisque, dans les deux cas, il
n'admet qu'une seule âme faisant partie de la nature
humaine, une seule âme ayant a la foin pour fonctions ou
pour attributs la conscience, la mémoire, le sentiment,
l'entendement discursif, la volonté, en même temps que la
mitrition et la locomotion.
   Telle est aussi la doctrine de saint Thomas. L'âme, selon
saint Thomas, comme selon Aristote, est le premier principe
par lequel nous nous nourrissons, nous sentons, nous nous
mouvons dans l'espace, et enfin, nous pensons. L'âme
intellective ou l'âme en tant que douée de la plus eminente
de ces facultés , est aussi âme végétative, c'est-a-dire
accomplit les fonctions vitales , ou, suivant la formule
péripatéticienne adoptée par saint Thomas, elle est la forme
du corps humain (1). La forme étant ce qui constitue l'unité
d'un être, si l'homme, dit saint Thomas, était en puissance
de plusieurs formes, s'il tenait la vie d'une âme végétative,
l'animalité d'une âme sensitive, l'humanité d'une âme raison
nable, ce ne serait plus un être un, mais un être triple.
Par quoi, en effet, ces âmes seraient-elles contenues, et
par quoi seraient-elles ramenées à l'unité? Dira-t-on que
c'est par le corps? Mais c'est l'âme qui fait l'unité du corps,
et non le corps l'unité de l'âme. C'est par une seule et
même âme, dit encore saint Thomas, et non par deux âmes
différentes, que Socrate est animal et que Socrate est


   (I) Nceesse csl diccre (juod intcllectus, qui est iutcllecluulis opcralionis
pi'incipiutn, sit humani corporis forma. (Sumina llicol. pars, ipiœsl. 70,
•HI-I-   I).