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ET DU PRINCIPE VITAL. 439 de la théologie et de la chaire sacrée dans une question purement scientifique. Mais, à ce point de vue, l'école de Montpellier n'est peut-être pas elle-même à l'abri de tout reproche. Ni M. Lordat, ni les siens, n'ont su résister a la tentation de citer en leur faveur quelques textes plus ou moins équivoques de saint Paul et de saint Augustin, et de qualifier de mouothélisme, c'est-a-dire, du nom d'une hérésie, la doctrine des partisans de l'unité de la cause humaine (1). Quant a nous, en laissant de côté la théologie et les textes sacrés, nous ne dédaignerons pas de montrer, par un rapide coup d'œil sur l'histoire, que, loin d'être des nova- teurs téméraires, nous nous rattachons à la grande tradition philosophique qui part d'Aristote et qui, par saint Thomas, va jusqu'à Leibniz. Le premier nom que nous rencontrions est celui d'Hip- pocrate. L'école de Montpellier se place, on le sait, d'une manière toute spéciale sous son patronage, et prétend tenir directement de lui son dogme fondamental. Ne semble- t-il pas qu'elle aurait dû, depuis longtemps, amasser en grand nombre des preuves décisives pour mettre au grand jour cette glorieuse filiation, et justifier contre tous l'ins- cription célèbre : Hippocrales olim Cous, nunc Montpel- liensis? Cependant, si on parcourt les ouvrages des prin- cipaux des défenseurs de Vhippocratisme de Montpellier, on n'y trouve que des phrases isolées qui ne prouvent rien, tirées de traductions plus ou moins inexactes et non du texte lui-même, ou bien les témoignages de quelques (1) Les principaux ouvrages où M, Lordat développe la doctrine de l'école de Montpellier, sont : Preuve de l'insénescenec du sens intime de l'homme, i n - 8 , 1844 ;— Réponses aux objections contre ta dualité du dynamisme humain, in-8, 1 8 5 3 ; — Théorie physiologique des passions humaines, in-8, 1853 ; — Rappel des principes doctrinaux de la constitu- tion de l'homme, énoncés par Wppocrale. in-8. 1857.