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43'( LE BONHEUR. Le pâtre aussi reprend sa vieille cornemuse, La chèvre court sur le chemin Et joue avec l'enfant qui rit et qui s'amuse Avoir bouillonner l'eau dans le fond du ravin. Et ma mère va voir si sur sa plate-bande Une fleur est éclosc, un bouton s'est montré, Ou si le chèvrefeuille allonge sa guirlande, Ou si la vache est bien a l'ombre dans le pré... Puis reprenant le livre interrompu la veille, Elle lit son poète aimé, Regarde ses tableaux de maîtres, puis surveille.... —- Et mon père va voir dans le champ parfumé Si l'arbre, sous ses fleurs, cache un fruit pour l'automne, Si le chat sous le mur guette un lézard caché, Ou l'oiseau près du nid. — Et puis il fait l'aumône Au vieillard indigent dont le front est penche — Et lorsque vers le soir, de la salle commune, Nous découvrons un coin des cieux ; Si sous les arbres verts passe un rayon de lune, Si le village au loin éteint ses derniers feux ; Sous écoutons les bruits, les voix, chaque murmure Des branches sur le mur où chante le grillon, Et nous pensons tout bas, regardant la nature, Que le bonheur existe, et n'est pas un vain nom ! Marie FI.ASDIS.