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370           NOTICE SUR M. DE LEZAY-MARNÉSIA.

dans l'intérêt de ses administrés, les améliorations si glorieu-
 sement accomplies par son frère dans le département du
Bas-Rhin. Il espérait ainsi rallier à la cause du gouverne-
ment royal, par le sentiment du bien-être accru, les
populations du Lot confiées a ses soins.
    Avant tout, il était indispensable de connaître le départe-
ment. Voici quel fut le résultat de ses études :
    Le Lot, en général, offre un aspect singulièrement triste.
Le sol, âpre et dénudé, manque en beaucoup d'endroits de
terre végétale. Sillonné, en tous sens, de ravins profonds, il
présente, ça et l'a, une agglomération de hauteurs médiocres,
abruptes, arides, séparées par des vallons resserrés h la base.
Mais cette constitution physique se modifie heureusement
dans les parties qu'arrosent le Lot et la Dordogne.
    En 1815 encore, les hommes, âpres et incultes, semblaient
participer de la nature du sol. La richesse y était inconnue,
l'aisance rare, la misère générale, de même que l'ignorance.
Point d'industrie ; de là, des habitudes d'oisiveté, dans une
partie de la population, et dans l'autre, un penchant presque
invincible à la mendicité et au vagabondage.
    Ces causes de désordre et d'immoralité, ce manque complet
de civilisation ne se faisaient pas remarquer au même degré
dans tout le département. L'arrondissement de Cahors devait
a la grande route de Paris, à la navigation du Lot, des
mœurs plus douces, des relations sociales plus régulières,
enfin un goût prononcé pour le travail.
    Mais les arrondissements de Gourdon et de Figeac, dépour-
vus de communications, nourrissaient un peuple qui, par
sa rudesse et son ignorance tenait, en quelques points, a
l'état sauvage. Ce qu'on a dit de certains peuples sans
contact avec le monde civilisé était vrai de celui-ci. Auda-
cieux dans son indépendance, implacable dans ses haines,
cruel dans ses vengeances, il ne laissait passer aucune