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             NOTICE SUR M. DE LEZAY-MARNÉS1A.               371

offense, aucun acte régulier delà justice, sans l'accompagner
de voies de fait. Les registres des tribunaux et de l'adminis-
tration offraient des preuves effrayantes de cette redoutable
disposition des esprits.
   Tel était l'état où M. de Lezay trouva le département
du Lot.
   Pour en imposer à ces habitudes de licence sauvage, à
ces caractères encore indomptés, il eût fallu le développe-
ment rapide et énergique d'une force redoutable et d'une
police active; mais l'administration départementale manquait
presque totalement de ces moyens de répression.
   Il en réclama du gouvernement. Les plus urgentes lui
semblaient le doublement de la gendarmerie et la distribu-
tion de brigades nouvelles dans les localités qui demandaient
le plus de surveillance ; la création, dans les cantons, d'un
commissaire de police, qui permît d'attendre une réorgani-
sation indispensable des administrations municipales; l'exé-
cution des criminels sur le théâtre même du crime; la
réduction des foires au nombre qu'exige l'intérêt du commerce
et la stricte observation du concordat touchant les jours
fériés. Il faisait remarquer, à ce sujet, que le retour trop
fréquent des jours de réunion et de chômage était le plus
souvent l'occasion de dépenses ruineuses, de perte de
temps, d'ivresse, de rixe et de désordres.
   Il avait fait connaître le mal aux hommes du gouvernement;
en même temps, il leur avait signalé les remèdes qui dépen-
daient d'eux. Ce devoir rempli, il s'attacha à faire l'appli-
 cation de ceux dont il pouvait disposer.
   On réorganisait, dans toute la France, les gardes nationales;
on était dans la ferveur d'un premier enthousiasme. Il en
profita pour lui donner une direction utile ; il tira surtout
un grand parti de corps d'élite, à pied et à cheval, dont il
 décida la formation. Ges compagnies, qu'il fit composer de