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3(5(5 NOTICE SUR M. DE LEZAY-MARNÉSIA. fecture du Pas-de-Calais, vers la fin de la première Res- tauration , et il devait à la mort même de son frère, si aime' et si regretté, d'avoir obtenu, de prime-abord, un emploi aussi conside'rable. En effet, le duc de Berry, cause innocente de ce funeste événement, avait mandé Albert, et après lui avoir exprimé la douleur qu'il ressentait de la fin malheureuse d'Adrien, lui avait offert son appui auprès du roi, son oncle. Le prince avait tenu parole ; mais le débar- quement inopiné de Napoléon et son retour a Paris ne laissèrent pas le temps au comte de Lezay de se rendre à son poste. Il se retira en Suisse, où il attendit l'issue de la guerre allumée sur le continent. Ce fut la qu'il apprit le désastre de Waterloo, la dépor- tation de l'Empereur à Sainte-Hélène et la seconde restaura- tion des Bourbons. Il reçut aussi, par la Gazette de Lau- sanne, la nouvelle de sa nomination à la Préfecture du Lot. Avant d'entrer en fonctions, il adressa, le 20 septembre 1815, aux habitants du Lot, une circulaire qui fit sensation alors. 11 y traçait avec netteté la ligne de conduite, impartiale et modérée, qu'il comptait suivre. Nous la résumerons en peu de mots: Gagner les cœurs au gouvernement du Roi, encourager ses amis, réconcilier tout ce qui pouvait l'être, réduire ses enne- mis a l'impuissance et non au désespoir. Pour arriver à ce but, marcher résolument dans les voies constitutionnelles, maintenir la légalité dans tous les actes de l'administration, rendre a tous justice avec discernement, fermeté, impartialité. Certes, un pareil langage, a une époque si passionnée, signale honorablement le début du comte de Lezay dans la vie publique. Mais il ne se contenta pas de l'avoir formulé , il en fit le code de son administration. Il sut, en même temps, par des paroles bienveillantes, inspirer assez de confiance h ses subordonnés pour espérer qu'il ne serait