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              NOTICE SUlt M. DE LEZAY-MARNÉS1A.              367

apporté, dans l'exécution de ses ordres, ni tiédeur ni
négligence.
   Ce n'était la. que les préliminaires de sa tâche : mais ils
étaient indispensables pour la suite de ses desseins. Nous
allons les faire connaître :
   Dans l'ordre moral, il comprit d'abord ce qu'il y avait
d'absurde à prétendre déraciner des mémoires contempo-
raines le chef détrôné qui, comme législateur et comme
capitaine, venait d'accomplir de si grandes choses, et vivait
encore par le prestige de son nom, par l'éclat même de sa
chute. On ne pouvait le faire oublier: mais on devait, dans
l'intérêt du nouveau gouvernement, s'abstenir d'irriter les
esprits fanatisés par sa gloire, ou d'ulcérer les cœurs gagnés
par ses bienfaits. Agir ainsi, c'était éloigner de toute pensée
hostile ce culte de mémoire qu'il n'est donné qu'au temps
d'abolir.
    La plupart des places étaient encore occupées par les
partisans du gouvernement impérial. Dans leurs exagérations,
les têtes ardentes du parti royaliste proposaient de les élimi-
ner en masse. D'une part, c'était priver l'État de sujets
capables, rompus aux affaires, opérer par conséquent dans
l'administration une solution de continuité dangereuse ; de
l'autre, c'était confondre l'innocent avec le coupable, l'impru-
dent avec l'agitateur de profession. Que fallait-il donc? Laisser
dans leurs emplois tous ceux qui se montraient disposés à
servir sincèrement le gouvernement des Bourbons, sans
ériger perpétuellement en complots des regrets sagement
dissimulés, sagement tenus a l'état de regrets.
    Il y avait alors trois classes d'hommes plus spécialement
en butte aux dénonciations des exaltés: les jacobins , on
désignait sous ce nom ceux qui avaient pris une part plus
ou moins active aux événements de la Révolution, les
prêtres mariés et les anciens militaires.