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lieu, d'abord, on trouve la légende affirmai)l que le poète, selon
ses désirs, fut enterré sur ce Pausilippe qu'il aimait, où il avait une
villa, où il écrivit ses Géorgiques et ses Eglogues; les deux vers gra-
vés sur sa tombe que j'ai rapportés, furent composés par lui-môme
et témoignent de sa volonté d'être enseveli à Naples. On a en
outre l'autorité de Donatus, auteur présumé de sa vie, et la vé-
nération continue des poètes pour cet endroit célèbre, que Silius
Italicus, cinquante ans seulement après la mort de Virgile, ac-
quit d'un paysan comme renfermant le tombeau du poète, ainsi
que l'atteste cette épigramme de Martial :
Jam propè descrtos cincres, el sancta Maronis
Nomina qui colerct, paupcr et uuus crat.
Silius optatœ succurrerc censuit umbrœ :
Silius et vatem, non minor ipse colit.
MARTIAL, epigr. 50, lib. III.
et semble l'indiquer le passage suivant d'une lettre de Pline-le-
Jeune à Ganinius, où, parlant de la mort de ce même Silius
Italicus, il raconte sa profonde vénération pour Virgile :
« Plures iisdem iu locis (Campaniâ) villas possidebat... multum
ubique librorum, multum statuarum, multum imaginum, quas
non habebat modo, verùm etiam venerabatur ; Virgilii ante
omnes, cujus nataleni religiosiùs quà m suum celebrabat Neapoli
maxime ubi monumentum ejus adiré, ut templum solebat.
Stace, contemporain de Martial, visita ce tombeau ; le roi
d'Anjou , Robert y conduisit Pétrarque planter un laurier, etc.
En sorte que la traditition et les pèlerinages de la poésie n'ont
pas cessé de Silius Italicus jusqu'à Chateaubriand et Casimir
Delavigne.
En donnant quelques carlins à l'enfant introducteur, nous lui
avons demandé comment il se faisait qu'on eût exigé de nous
une piastre par tête quelques jours auparavant, et quels étaient
ces affreux sbires ? — « Des amis de mon maître qui est absent
aujourd'hui, nous a-t-il répondu, et s'ils ont demandé une piastre
par tête à vos seigneuries, c'est pour faire plus d'honneur au
grand Virgile, la faveur de voir une telle tombe ne pouvant se