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NAPLES. 315 entièrement vide et le sol formé d'une terre sablonneuse d'un grain assez fin. En iace de l'entrée, à fleur de terre, une façon de trou irrégulier laisse pénétrer un chaud rayon de soleil qui fait germer quelques frêles herbes rustiques sur la place même où, d'après la tradition, le doux Virgile est enseveli. Un petit morceau de marbre blanc s'élève à cet endroit depuis peu, et porte cette inscription que j'ai transcrite : P. VIKGIHO MARONI. MANTUA ME GENUIT, C A L A B R I RAPUERE, TENET NUNC PARTHENOPE. CECKVI PASCUA, RURA, DUCES. 1840. Consacré au^ prince des poètes latins par T.-C.-G. Eichhoff, Bibliothécaire do S. M. la reine des Français. Point de laurier autour ou près du tombeau ; celui qui fut planté par Pétrarque est mort; celui de Casimir Delavigne n'a pas pris. Il faudrait s'appeler Lamartine, Manzoni ou Victor de Lapradc pour oser essayer d'y en faire croître un autre ! obole du pauvre, je jetai ces vers en passant à l'humble gazon dont j'emportai quelques tiges flétries en souvenir : Je voulus contempler cette pieuse terre Où le chantre d'Énée a laissé sa poussière, Mais je ue trouvai plus sur son cercueil désert Les rameaux triomphants du laurier toujours vert ! Poursuivant dans la mort une illustre mémoire Le Temps avait fauché sa guirlande de gloire ; Quelques rustiques fleurs, la mousse et le gazon, Ces humbles monuments do torito cendre obscure, Ainsi qu'une tombe sans nom, De l'Homère latin gardaient la sépulture ! Ce tombeau est dans un site si admirable, si poétique, qu'il est impossible de croire que Virgile n'y repose pas ! Sa position est toute sa grandeur, sa beauté ! mais grandeur et beauté telles que l'ombre glorieuse doit aisément s'en contenter, et qu'aucun hommage du marbre et du ciseau ne pourrait en approcher. Si l'on veut discuter l'authenticité de la sépulture de Virgile en ce