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                    A ». VICTOR DE LAPRADE.                  301

   M. de Laprade a répondu :
                MM.
    J'ai plus a faire qu'a vous remercier de ce touchant honneur
que vous faites aujourd'hui a mon père et a moi ; j'ai une
 plus grande dette à acquitter. J'ai besoin de vous exprimer
ma reconnaissance pour la part qui vous revient dans le
 succès que vous avez bien voulu fêter par cette réunion de
 famille.
    Admis très-jeune encore parmi vous, j'ai trouvé dans ce
rare avantage d'appartenir de bonne heure à un corps litté-
 raire émhient, le frein salutaire dont les poètes ont quel-
quefois besoin. J'ai recueilli chez vous des encouragements
précieux aux sérieuses pensées aux tendances morales que
 M. le Président vient de louer avec tant d'indulgence dans
mes écrits. Cette influence féconde des saines traditions et
 des beaux exemples, j'ai continué a la recevoir dans ces
rangs laborieux de l'Université qui vous ont fourni tant
 d'hommes distingués.
    Je rencontrais, d'ailleurs, sans sortir de votre cercle de
famille, un admirable modèle de l'union de la philosophie à
la forme poétique, dans notre illustre et vénérable Ballanche
 dont j'ai eu le bonheur d'être le disciple et l'ami. Vous savez,
Messieurs, quelle tendre affection pour sa ville natale et pour
vous ce grand écrivain a toujours conservé. Fixé depuis
trente ans à Paris, par de nobles et ardentes amitiés, il ne
manquait jamais de rappeler en tête de ses ouvrages son
tjjtre de membre de l'Académie de J_,yon avec celui de mem-
bre de l'Académie Française. Il y a, ainsi, un côté par où
je puis espérer d'égaler Ballanche, c'est son attachement pour
notre ville et pour notre Académie.
    Mais je suis, déjà, plus heureux que cet illustre maître :
grâce h une faveur de l'Académie française qui me permet
de conserver mon foyer lyonnais, grâce 'a ces merveilles de
la science qui rapproche maintenant les villes comme elle a
toujours rapproché les âmes, je puis occuper, à Paris, un des
glorieux fauteuils, sans me séparer de mes amis de la pro-
vince, et sans cesser d'être un membre zélé de l'Académie de
Lyon.
  Après le toast porté au poète, M. Blanc-Saint-Bonnet, s'est
chargé d'être l'interprète des sentiments de l'Académie