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280 .NOTICE SUR M. DE LEZAY.-ll.lRNÉSU. Cette résolution prise, ils en firent part a leur père, en iui demandant sa be'nédiction pour leur aventureux pèleri- nage -, ils n'en reçurent qu'une réponse froide et laconique, accompagnée toutefois, et fort a propos, d'une somme assez ronde. Arrivés a Paris, au plus fort de la tourmente révolu- tionnaire, nous les voyons d'abord en quête de ce qui pouvait être resté de leurs parents, des amis et des obligés de leur maison. Parmi ceux qu'ils eurent le bonheur de rencontrer, deux surtout leur furent d'un grand secours : M. de Fontanes, l'ancien commensal de leur père, et la vi- comtesse Alexandre de Beauharnais, leur alliée par cette sœur qu'ils venaient de perdre. Ils en furent accueillis, avec reconnaissance par le poète, avec bienveillance par la vicomtesse. Madame de Beauharnais, femme du monde fort répandue, adorée déjà pour sa bonté, recevait chez elle, sans donner encore d'ombrage aux partis. Le salon de cette femme, d'origine aiùstocratique, mais unie à un général connu pour son dévouement à la République, était une sorte de terrain neutre où pouvaient se rencontrer, en se couvrant du costume et du langage obligés de l'époque, des gens de rangs et d'opinions les plus disparates. A côté de quelques uns des personnages influents de la Convention, dont elle fit. souvent incliner le cœur vers une secrète miséricorde, se montraient plusieurs de ces hommes qui devinrent plus tard, dans des carrières différentes, l'honneur de leur pays. Ainsi posée en face d'un pouvoir redoutable, la maison de madame de Beauharnais, dans la situation où se trouvaient les deux frères, devait être et fut en effet pour eux une puissante ressource. Indépendamment des recommandations précieuses qu'ils étaient a même de s'y procurer, pour les circonstances difficiles, ils y contractèrent des liaisons qui np laissèrent pas de leur être utiles plus tard. Ce fut surfou!