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NOTICE SUR i l . DE LEZAÃ-IUWSÊSIA. 28! une bonne fortune pour Albert de Lezay. Tandis qu'il puisait dans la société, dans la conversation d'une femme du monde, aimable et charmante, cette grâce de bon ton, ce charme de manières qui le distinguèrent par la suite, il perfectionnait son éducation littéraire avec le poète Fontanes et développait son goût pour les arts avec Alexandre Lenoir, le fondateur du Musée des Petits-Augustins. Mais les ressources des jeunes gens touchaient à leur fin. L'excellente Joséphine, que les deux frères mirent dans la confidence de leur détresse , s'avisa, pour leur venir en aide, d'un expédient singulier. Elle avait ouï dire que cer- tains articles du commerce de Paris étaient fort recherchés en Belgique ; elle leur parla d'en composer une petite paco- tille, dont l'un d'eux irait tenter la vente sur les lieux mêmes. La proposition fut acceptée avec l'enthousiasme naturel à de jeunes têtes, et Albert de Lezay, le moins apte des hommes à ces sortes d'affaires, se chargea fort étourdiment de la mission délicate de placer les marchandises. On se mit a l'Å“uvre avec ardeur. Les tonds nécessaires a l'achat des ar- ticles de la future pacotille furent faits parles amis communs, au moyen d'une cotisation a laquelle madame de Beauharnais contribua pour la meilleure part, et Fontanes, tout pauvre qu'il était, pour un douzième. On avait pu réunir douze louis en numéraire, somme énorme pour cette époque d'assignats! Albert de Lezay, nanti de ses ballots, partit pour Bruxelles, bien convaincu qu'ils seraient, pour son frère et pour lui, la source d'une fortune assurée. Ces beaux rêves ne devaient pas tarder à s'évanouir. Notre commerçant novice ayant, pour son malheur, rencontré dans la capitale de la Belgique un agent d'affaires, ancien compagnon d'armes de son frère Adrien (1), s'ouvrit a lui du motif qui l'amenait, lui avoua l'em- (1) Adrien, comme son frère, nvail été pmirru du prado d'officier »'i sortir Un COIICKC.