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                         BIBLIOGRAPHIE.                      '2S3

de Corneille, le théâtre n'est pas une école de vertu, il peut
être seulement un divertissement utile : il ne donne pas un
enseignement moral sérieux, ce sont des émotions qu'il faut
lui demander et non des leçons; tout ce qu'il peut faire, en
somme, c'est d'exercer une influence, et de l'exercer en
bien.
   M. Duparay nous permettra de nous étendre moins longue-
ment sur les quatre chapitres suivants, où il étudie successi-
vement, d'après Corneille, les qualités que doit avoir un sujet
dramatique, les conditions que doit observer le poêle dans la
peinture des mœurs et dans la création des caractères, l'usage
qu'il doit faire des passions dans le drame pour exciter l'in-
térêt, et enfin la question, tant de fois agitée et pas encore
entièrement résolue, des unités d'action, de temps et de lieu.
Nous ne saurions le suivre dans l'analyse des détails que ren-
ferme celte sérieuse et intéressante étude, sans nous laisser
entraîner au delà des limites qu'un modeste article de critique
doit éviter de franchir. Mieux vaut, ce nous semble, renvoyer
le lecteur à l'ouvrage lui-même. Il y trouvera, résumés et
établis d'une main ferme, en un petit nombre de pages élé-
gamment écrites, tous les principes de cette poétique simple,
mais grande par sa simplicité même , que Corneille a fait
accepter au goût français, et qui, quoi qu'on en ait pu dire,
ne sera de longtemps encore mise au rebut ; il admirera cette
doctrine conciliante qui fait, selon l'expression de M. Du-
paray, « le sanctuaire de l'art assez large pour y donner
« place à Corneille et à Shakspeare, a Racine et à Schiller ; »
cette théorie élevée qui se résume en deux mois, liberté et.
discipline, s'appuyant ainsi, d'un côté sur les grands principes
de l'art antique, et de l'autre sur le progrés ; il s'étonnera de
trouver, dans toutes les questions fondamentales, la vieille
critique du père de noire tragédie à la hauteur de la science
moderne, et il reconnaîtra avec admiration que, dans ses dis-