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. 254 BIBLIOGRAPHIE. cours comme dans ses drames, Pierre Corneille est toujours le grand Corneille. Disons maintenant un mot de la thèse latine. C'est une belle et noble figure que celle de Pierre le Vé- nérable, abbé et réformateur de l'ordre deCluny, et M. Du- paraya été heureusement inspiré quand il s'est arrêté devant elle, et a entrepris de la faire revivre. L'Étude qu'il lui a consacrée est divisée en deux parties, l'une biographique, et l'autre littéraire. En voici la rapide analyse. Le lecteur est tout d'abord introduit dans le monastère de Cluny, celle capitale d'un grand Ordre religieux qui, pendant tant de siècles, a illustré l'Église par l'éclat de ses vertus, et qui, à l'époque où les lettres, repoussées de tous côtés par la barbarie, étaient sur le point de disparaître du monde , leur ouvrit un asile dans ses cloîtres, où les moines se délassaient de l'oraison par l'élude, et croyaient faire œuvre pie en trans- crivant ces manuscrits dans lesquels le texte de tant d'auteurs sacrés el profanes nous a été conservé et transmis, paré de toutes les richesses de la peinture , et enchâssé , en quelque sorte, dans l'or d'une luxueuse ornementation marginale. C'est dans cette pieuse et docte retraite que Pierre le Véné- rable est amené tout enfant ; c'est là que s'écoule sa jeunesse remplie tout entière par la prière et la lecture. A vingt-huit ans, il a conquis par le charme de ses vertus el par l'éclat de sa science l'estime et l'affection de tous, et il est proclamé d'une voix unanime supérieur général de l'Ordre. On le voit dès lors s'appliquer avec ardeur à la réforme des mœurs mo- nastiques : à Cluny el dans les nombreuses maisons qui en dépendent, la discipline renaît par ses soins ; ses leçons et ses exemples y font refleurir la vertu. Au milieu des travaux d'une vaste administration, il trouve le temps d'écrire des ou- vrages considérables, de traduire le Coran, el d'entretenir un commerce de lettres avec tous les hommes importants de son