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Û'ÔO NOTICE SUH M. I)K LEZAY-MARNES1A. reste, mettant à profit la circonstance, s'empressa de ga- gner la Nouvelle-Orléans. Pour lui, il résolut de' passer l'hi- ver, avec son fds et ce taible noyau de serviteurs, à Marietta, dans des blockhaus dont on ne pouvait s'écarter de quelques centaines de pas sans être exposé aux balles de sauvages embusqués. Passer l'hiver à Marietta î quelle perspective pour le bril- lant officier livré naguère encore a tous les enchantements d'une jeunesse heureuse, à toutes les séductions d'une so- ciété polie ! C'était, il faut en convenir, un bien rude ap- prentissage de l'existence. Fils toujours soumis, le comte de Lezay l'accepta sans murmurer. On eût pu croire que rien n'était changé dans ses habitudes, tant il se fit avec promptitude aux coutumes à demi-sauvages de sa nouvelle résidence. Sans doute cette partie de sa vie, si pleine de dangers, si féconde en épisodes, fournirait plus d'une page intéressante à notice récit ; mais nous écrivons une simple notice, et nous devons nous renfermer dans les bornes qu'elle nous impose. Nous ne suivrons donc point M. de Lézay, ni dans ses courses aux environs de Marietta, parmi ces monuments étranges qu'élevèrent, sur les deux rives de l'Ohio, de vieux peuples, disparus sans léguer leurs noms à l'histoire, ni dans ses visites aux Indiens du voisinage, ni dans ses chasses herculéennes au milieu des solitudes de l'Amérique, expéditions souvent attristées par la rencon- tre d'un cadavre de chasseur ou de pionnier, compagnon de la veille, défiguré par le tomahawk. L'hiver s'écoula pour lui dans ces occupations, dignes d'un héros des temps homériques. Dès que l'Ohio fut re- devenu navigable, MM. de Lezay regagnèrent Pittsburg, suivis du petit nombre de colons demeurés fidèles. Les nou- velles d'Europe étaient de nature à leur faire croire que la France leur serait 'a jamais fermée. M. de Lezay père prit