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               NOTICE SUR M. DE 1,EZAY-MARNÉSIA.             231

  le parti de se fixer à Pittsburg. Il y fit l'acquisition d'une
  petite propriété de quatre cents acres, a deux milles de la
  ville, sur les bords riants de la Monongahela, et ces colons
  qui n'avaient pas voulu se séparer de sa fortune étant préci-
  sément des cultivateurs, ils furent chargés de faire valoir
  ce domaine, décoré du nom pompeux d'^sylum. Le sol en
  était vierge, la position agréable ; il eût pu devenir, dans
  l'attente de jours meilleurs, une douce retraite pour lui, pour
  son fils, pour ces braves gens qui les avaient si généreu-
 sement suivis. Mais, outre que M. de Lezay avait apporté
 dans l'achat et dans la gestion de cette nouvelle propriété
 le même esprit d'imprévoyance, le même défaut d'énergie qui
 avait fait manquer la première entreprise, il se trouvait a bout
 de ressources pécuniaires ; l'acquisition des terres du Scioto,
 les dépenses de la navigation et du voyage les avaient en-
 tièrement absorbées. Justement effrayé des conséquences de
 sa position, sentant de quel péril le menaçait son isolement sur
 une terre étrangère, il se décida, non sans de profonds
 regrets, à se défaire ftAsylum. Il le revendit à vil prix, puis
il revint a Philadelphie. La, de plus grandes infortunes lui
 étaient réservées. Le banquier auquel il était recommandé,
en faillite d'une somme énorme, était incarcéré. Que faire
alors ? à qui demander des secours ? Il n'en peut espérer de
la France, plongée dans la plus épouvantable anarchie, en-
core moins du pays qu'il habite, où personne ne le connaît,
où nul ne s'intéresse a lui. Et cependant, le peu d'argent
retiré de la vente d'Jsylwm est épuisé par les dettes con-
tractées a Pittsburg, et ces dettes elles-mêmes ne sont pas
toutes payées. Des traites peuvent d'un moment a l'autre
être protestées !
    Le comte de Lezay pressait son père d'aviser aux moyens
de sortir de cette position menaçante, en s'adressant, soit
aux résidents étrangers, soit a des Français établis a