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NOTICE SUR M. DE LEZAY-MARNJÉSIA. 227 Ghesapeak et le débarquement, après 20 lieues d'une navi- gation pénible sur le majestueux Potomak, s'opéra sans difficulté à Alexandrie de Virginie, ville naissante a cette époque. Ils y séjournèrent quinze jours, en attendant de New-York une réponse du correspondant du marquis de Lezay. Son fils employa tout ce temps a prendre connais- sance d'un pays qu'il devait, désormais, regarder comme sa patrie. Les mâles proportions de cette nature, dont l'art avait à peine altéré la beauté primitive, cette végétation in- connue, partout luxuriante, ces traces vigoureuses de la main de l'homme, empreinte de loin en loin sur un sol vierge, cette civilisation éclose au milieu de forêts contemporaines des premiers âges du monde ; tout ce spectacle frappa son esprit de cette admiration religieuse et profonde dont nous avons tous éprouvé quelque chose a la lecture des Natchez, Tel était son passe-temps, lorsque les avis reçus de New- York décidèrent son père a partir pour le siège de sa co- lonie. C'était une étendue de territoire, de la grandeur d'une province, située au confluent de l'Ohioetdu Scioto, dans les arrières contrées de l'Union. Pour y parvenir, il fallait tra- verser la chaîne des Montagnes-Bleues, puis courir, sur des fleuves peu fréquentés , les chances d'une seconde navigation, non moins pénible que la première. La direction que MM. de Lezay suivirent les amena sur le terrain solitaire où se traçait déjà le plan de la ville fédé- rale a laquelle le peuple américain réservait un grand nom, l'avenir une grande destinée. Us virent, enpassant, Baltimore, Jersey et Philadelphie. Ils arrivèrent à New-York dans les derniers jours d'août. Par son heureuse situation, a l'embouchure de l'Hudson qui lui forme un excellent port, cette ville s'annonçait déjà comme devant être la reine de l'immense commerce du peuple entreprenant de l'Union. Washington y résidait alors ;