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 124                  LITTÉRATURE MÉDICALE.
 et humoral qui devait dominer la science pendant une si
 longue suite de siècles       (4)
     « Quoique formé des débris d'anciennes doctrines, le
 système de Galien présentait un ensemble séduisant, et, en
 général, bien coordonné, dans lequel s'encadraient admira-
 blement tous les faits de la science. Personne n'en embrassa
 l'ensemble avec autant de génie. Rien n'échappe a ses expli-
 cations et a ses distinctions subtiles ; on ne peut que dé-
 plorer le mauvais emploi qu'il fit parfois de ses brillantes
facultés, lorsque, le considérant en dehors de ses conceptions
 systématiques, on voit avec quelle supériorité il traite les
 diverses parties de la science. » (Raige Delorme, Dict. en 30
vol., xix, 1839).
    Galien, on vient de le voir, avait embrassé toutes les con-
naissances médicales et scientifiques de son siècle. Nous
ne saurions mieux le peindre que ne le fait le tableau suivant :
 « On sait       avec quelle ardeur il cultiva l'anatomie, et il
fut l'un des plus savants anatomistes de son temps. En
physiologie, aucun des médecins des temps anciens ne peut
lui être comparé pour les vues générales et de détail, pour

    (4) « C'est là qu'out été puisées les idées qui ont régné si longtemps et
 dont quelques-unes subsistent encore , sur la constitution élémentaire du
 corps humain, sur ses parties similaires et ses parties instrumentales ou ses
 tissus généraux et ses organes ; sur les tempéraments, résultats des degrés
 différents et de la directe combinaison des quatre éléments ou de leurs
   ualités ; sur les quatre humeurs douées des qualités premières combinées
d eux à deux ; sur les esprits naturels , vitaux et animaux ; principes mo-
 teurs de toutes les actions organiques, se formant successivement dans le
foie, le cerveau el le cœur, correspondant aux trois facultés et actions du
même nom ; les premiers à la faculté naturelle qui préside aux fonctions
nutritives et formatrices, les seconds à la faculté vitale qui, par le moyen
des artères , répand partout la chaleur et le principe des mouvements in-
volontaires et des passions ; les derniers à la faculté animale qui a pour
siège le système nerveux et préside aux mouvements volontaires, aux sen-
sations , à l'intelligence ; les idées sur les facultés secondaires propres à
chaque organe , et rendant raison des phénomènes qui s'y passent, sur les
facultés attractive, rétentricc, altérante, cxpulsive des organes sécréteurs,
sur la faculté concoclrice de l'estomac, etc. ; les idées sur la prédomi-
nance ou la disproportion de telles qualités élémentaires des parties so-
lides ou les intempéries qui , avec les vices des humeurs par excès , par
défaut et dans leur composition , ou les divers genres de pléthore et de
cacochymic , constituaient aux yeux de Galien les causes prochaines des
maladies ; enfin , les idées sur les qualités q u e , aussi bien que les parties
organiques , possèdent à des degrés différents et dans des combinaisons
variées, les aliments et les substances médicamenteuses , qualités q u i , par
le principe des contraires , les rendent aptes à corriger ou à combattre les
diverses intempéries et cacoehymies du corps. » (M. ibid).