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                        DES CLASSES RICHES.                    i08
  celui qui les exercent dans la simple condition de conseil ou
  d'appui. Ici, cependant, les raisons se présenteraient en
  foule si l'on voulait démontrer l'injustice du mépris ; il
  serait aisé de rappeler ce qui a été dit, tant de fois, sur la
  dignité de l'avocat et de tous ceux qui concourent avec lui,
  à garantir des intérêts menacés ; sur celle des médecins,
  qui apportent le tribut de la science au service de la Charité ;
  sur l'importance des négociants qui font jouir toutes les con-
  trées du globe, des dons que la Providence à répartis seu-
 lement à quelques-unes d'entre elles, comme pour indiquer
 le mutuel appui que les hommes doivent réciproquement se
 donner. Mais ces démonstrations, les esprits raisonnables
 n'en ont pas besoin et elles n'auront jamais le privilège de
 convaincre la vanité.
     Bornons-nous à faire remarquer que la dignité des pro-
 fessions, n'est pas seulement en rapport avec le degré d'in-
 telligence qu'elles exigent et les avantages qu'elles procurent
 à la société. Elle dépend aussi de la naissance de ceux qui
 les exercent. Par leur empressement a y entrer, les jeunes
 gens qui appartiennent a des familles déjà remarquées con-
 tribueraient a accroître l'estime dans laquelle elles sont tenues
 par le public ; et en même temps qu'ils pourraient en élever,
 comme nous le disions plus haut, le niveau intellectuel, ils
 en agrandiraient aussi la condition sociale. En échange de
 ces services, ils recevraient des professions dans lesquelles
 ils seraient entrés, le reflet de la considération dont elles
jouissent elles-mêmes.
    Je ne me dissimule pas cependant, que l'espérance que je
 fais entrevoir ne se réalisera qu'à la condition de choisir en-
tre les juges. Deux opinions sont ici en présence : celle du
grand nombre, pour lequel l'homme riche qui vit de ses re-
venus jouit d'un prestige incontestable, sans doute, parce
qu'il voit en lui le type que rêve son égoïste ambition ; de
l'autre, celle des gens sensés, qui mesurent leur estime au
nombre et à la nature des services rendus, et qui jugent
de l'importance d'un homme par la place qu'il occupe dans
la société, le vide que laisse son éloignement, et la difficulté
de lui trouver un successeur.
    Si les jeunes gens hésitent entre ces deux opinions, nous
leur dirons avec le vieil Horace s'adressant a son fils, inquiet
du jugement que les Romains pourraient un jour porter sur
lui, s'il ne se présentait plus d'occasion favorable h sa gloire.
        Horace, ne crois point que le peuple sUipiilc