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DE L'OISlVETK Soit le maître absolu d'un renom bien solide : Sa voix tumultueuse assez souvent fait bruit -, Mais un moment l'élè-ve, un moment le détruit ; Et ce qu'il contribue à notre renommée, Toujours en moins de rien se dissipe en fumée. C'est aux esprits bien faits A voir la vertu pleine en ses moindres effets. Eux seuls des vrais héros conservent la mémoire... Pascal, qui faisait un recueil de toutes les pensées qui pouvaient servir à établir un ouvrage qu'il n'a pu terminer, n'a pas manqué de noter cette pensée de Corneille : « Il faut plaire aux esprits bien faits. » Partagez, jeunes gens, l'admiration de Pascal pour celte belle maxime et qu'elle vous serve de guide dans le choix des hommes dont l'estime doit régler votre vie. 111. Les motifs que nous avons examinés jusqu'à présent, sont de ceux qui influent sur nos déterminations, mais qu'on n'avoue pas, et qui ne peuvent supporter une discussion sérieuse. Il en est d'autres d'un ordre différent et par lesquels on peut colorer d'un vernis spécieux la décision de se tenir a l'écart de toute exigence professionnelle, je veux parler de l'avantage des loisirs pour la culture de l'esprit et pour les hautes spéculations de la pensée. Sans doute, celui qui dis- pose librement de son temps et qui conserve l'activité, peut donner a son intelligence une culture aussi variée qu'éten- due. Il peut, ajouter la ressource si puissante des voyages, aux moyens ordinaires d'accroître les connaissances et de former le jugement ; il peut aussi donner a la vie intérieure et à l'éducation de ses enfants , un temps que des occupations obligées dispersent trop souvent au dehors. Pourquoi enfin, ne prendrait-il pas rang parmi.ces hommes qui, en- tièrement étrangers aux soins de la vie active , passent comme le dit M. Peisse, leur temps à rêver aux pourquoi et aux comment des choses, a vaguer dans ces hautes régions de la pensée, où la foule croit encore, comme au temps d'Aristophane, qu'il n'existe que des nuées. Les autorités elles-mêmes, ne manqueront pas à ses pré- tentions et a ses espérances. « Il faut en France, dit Labru- yère, beaucoup de fermeté et une grande étendue d'esprit