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NOVEMBRE. 91 Mais les vastes tableaux, l'air pur, la liberté ; Mais des soirs étoiles la sainte majesté, Et les ruisseaux jasant sur les pentes fleuries, Et les bois où s'en vont errer les rêveries ! Ah ! devant tes trésors infinis et divers, Nature ! qu'ils sont vains, nos livres et nos vers ! Les vers, ce n'est qu'un jeu vaniteux et frivole, Un son qui, d'un cœur plein s'échappe, et qui s'envole Sans frapper nul écho, dispersé par le vent ; Puis les livres, hélas, les livres bien souvent Nous font l'âme mauvaise en nous parlant des hommes, Mais vous, oiseaux chanteurs , vous, fleurs aux doux arômes, Étoiles au front d'or, astre aux rayons de feu, Vous nous vendez meilleurs en nous parlant de Dieu. Pierre BARBIER. LES ROQUETS. Un Terre-Neuve, un noble chien, A l'œil intelligent, à la démarche fière, Marchait et des Roquets, aboyant par derrière, Le poursuivant de loin César n'entendait rien !. Quand je vois un grand citoyen, Un illustre orateur, un homme de génie, Mieux encore, un homme de bien Poursuivi par la calomnie, Je songe à mes Roquets, et je pense tout bas : Laissons-les s'enrouer, il ne les entend pas !. . . Vicomte de CIURSY,